Nice-Matin (Cannes)

The Avener : « Bob Dylan m’a félicité pour mon travail »

- PROPOS RECUEILLIS PAR JIMMY BOURSICOT

Qu’il semble loin le temps où Tristan Casara écumait les boîtes de nuit de la Côte dans l’ombre, derrière ses platines. Sous le pseudo The Avener, il est devenu une valeur sûre de la musique électroniq­ue sur la foi d’un seul album, The Wanderings of the Avener, embarquant quelques succès planétaire­s. Avec ses reworks, des versions retravaill­ées d’anciens titres, il a trouvé la formule magique. Mais dimanche dernier, juste avant de faire vibrer les festivalie­rs aux Plages électroniq­ues, à Cannes, le Niçois nous faisait part de son envie d’afficher un visage plus personnel sur son prochain disque.

Être la tête d’affiche des Plages électro c’est particulie­r pour vous ?

J’ai eu la chance de jouer ici pour la première fois en . C’était déjà ouf. Il y a ton public, tes amis, les gens qui t’ont fait travailler quand tu n’étais personne. En plus, c’est la dernière date de la longue tournée organisée autour de mon premier album. Il y a une forme de nostalgie. J’espère ne pas être trop triste. Même si j’ai du travail derrière, c’est quand même une page qui se tourne.

Maintenant, vous êtes habitués à jouer devant des dizaines de milliers de personnes ?

Je ne m’habitue à rien du tout, ni au succès, ni aux foules, petites ou grandes. J’ai toujours du stress. J’aime faire les choses bien. Il n’y a plus de premières fois, on sait ce qu’il faut faire. Mais douze heures avant, la pression monte toujours. C’est dingue ce qu’on peut vivre avec la musique. Il y a quelques jours, je me suis retrouvé sur le Pic du Midi. À   mètres d’altitude, sur le site d’un observatoi­re scientifiq­ue en plein milieu des Pyrénées, avec  personnes qui dansent par  degrés. Quand on croit en ses rêves, on peut connaître des moments mémorables comme celui-ci. J’ai encore du mal à réaliser. C’est une légende qui marque la musique depuis plus de cinquante ans. Il véhicule des valeurs très fortes, il a refusé des collaborat­ions avec beaucoup de grands artistes. Il ne travaille pas avec toi pour un billet… Un jour, il a écouté mon album et il a aimé la manière dont je retravaill­ais des morceaux d’artistes de sa génération. Alors, il a voulu essayer de faire un truc avec le petit Français… On a vraiment échangé, il y avait un cahier des charges artistique. On a fonctionné par mail et par téléphone, avec des intermédia­ires. Mais je savais qu’il était derrière. Parfois, il ne répondait plus pendant trois semaines ou un mois. Je me disais qu’il n’avait pas du tout apprécié ma première version et que tout était mort. Et un beau jour, j’ai eu la chance d’avoir son aval. Il m’a félicité pour mon travail, et on a pu sortir le morceau. J’espère pouvoir le rencontrer en Californie d’ici la fin de l’année.

Parfait pour faire le plein de confiance ?

Cela m’a permis de constater que je pouvais avoir un peu d’impact dans la musique électroniq­ue. Même si tu vends un million d’albums et que tu joues sur de grosses scènes, tu as toujours le doute, tu te demandes si ce n’est pas que de la chance. Comment trouvez-vous l’inspiratio­n ? J’habite dans les collines, à une vingtaine de minutes du centre de Nice. Pour me détendre, je fais du jardinage. Pour te nourrir, tu as besoin de puiser l’inspiratio­n dans la sphère privée. On ne peut pas penser qu’à tourner non-stop pendant des années. Je veux entendre les oiseaux, respirer le grand air, prendre mon petit-déjeuner tranquille. Il faut pouvoir être Tristan pour pouvoir redevenir The Avener plus tard.

Sur le deuxième album, il y aura beaucoup

Votre premier album a séduit, mais certains ont critiqué votre propension à réaliser trop de reworks…. plus de compositio­ns originales. J’avais envie de répondre aux médias et aux gens qui trouvaient que ça cassait pas trois pattes à un canard, que c’était un peu facile. Et je voulais aussi relever un challenge. Je fais de l’harmonie musicale depuis l’âge de  ans, j’ai composé des titres pour plein d’autres personnes qui passent aujourd’hui en radio.

Quelle direction prendra ce nouveau disque ?

Je suis en train de voir comment équilibrer tout ça. J’ai fait des choses très anglosaxon­nes, mais j’ai aussi gardé le côté « sableux » des reworks. J’ai fait presque soixante-dix morceaux, j’en ai sélectionn­é une quinzaine pour le moment. Je pense que le deuxième disque sortira en janvier-février , au plus tard en mars. Le premier single arrivera dans le courant de l’automne.

 ?? (Photo Franck Fernandes) ?? Après une très longue tournée, le Niçois ne compte pas prendre de repos. Il va peaufiner les titres qui figureront sur son deuxième album, dont la sortie est prévue durant le premier trimestre .
(Photo Franck Fernandes) Après une très longue tournée, le Niçois ne compte pas prendre de repos. Il va peaufiner les titres qui figureront sur son deuxième album, dont la sortie est prévue durant le premier trimestre .

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