Entretien « Je suis pragmatique »
C’est par une opposition en interne aujourd’hui à h au Palais des Victoires de Cannes que l’équipe de France de volley masculine va achever son stage cannois. Pour Laurent Tillie, cette étape « à domicile » s’est logiquement inscrite dans son planning de préparation, avant le Mondial (du au septembre en Bulgarie et en Italie). Une occasion de faire le point avec le sélectionneur des Bleus sur les ambitions de sa « Team Yavbou » qui vient d’être finaliste de la récente Volleyball National League (battue par les Russes).
Laurent, comment abordez-vous ce prochain Mondial ?
Dans de meilleures conditions que l’année dernière où nous avons dû faire face à quatre compétitions importantes, en quatre mois, sans vraiment pouvoir se préparer. Cette fois-ci, j’ai pu donner trois semaines de repos complètes à mes joueurs pour régénérer les corps et les esprits. Aujourd’hui, nous sommes à fond dans la préparation de ce Mondial.
Sur quels critères composez-vous votre groupe ?
Je choisis la continuité car je suis pragmatique. Pour la Volleyball National, j’ai choisi d’élargir mon groupe mais dans notre discipline on doit avant tout travailler les automatismes car, à ce niveau, le volley exige vitesse et puissance pour être performants. Cette équipe a d’excellents résultats parce qu’elle croit en elle et j’ai foi en ses ambitions. Le groupe se respecte et il repose sur une qualité de jeu qui lui est propre. Nous devons garder cette ambition tout en évoluant en fonction des joueurs. Je me concentre essentiellement sur le jeu de mon équipe, ce qui ne m’empêche pas d’étudier l’adversaire pour découvrir ses points faibles et parvenir à contrôler ses points forts.
La ‘‘Team Yavbou’’ a-t-elle un style qui lui est propre ?
Je demande simplement à mes joueurs de ne pas jouer contre nature. On doit faire déjouer l’adversaire tout en évoluant à notre niveau.
Quelles sont vos ambitions avant ce Mondial ?
Nous sommes dans une poule assez solide (B). Nous débutons contre la Chine (le septembre à Varna, Bulgarie, ndlr), une équipe au fort potentiel. Ensuite ce sera le Brésil, champion olympique et vice-champion du monde, puis la Hollande en pleine reconstruction, le Canada, l’autre gros morceau du groupe, avec Antiga aux manettes et enfin l’Egypte, dont nous ne connaissons pas grand-chose. De plus, comme tous les résultats comptent dans ce Mondial, nous sommes dans l’obligation de tout gagner. Selon vous, que manque-til au volley pour trouver enfin la lumière médiatique ? On aurait besoin de mécènes. Cela fait quatre ans que nous faisons des résultats au plus haut niveau (*), mais les partenaires financiers ne suivent pas. Cela passe aussi par le développement des clubs autour d’une démarche commune et intelligente avec la Ligue nationale.
Un dernier mot sur votre étape à Cannes ?
J’ai une attache particulière avec cette ville et avec l’AS Cannes. Je dois tout à ce club, que ce soit comme joueur ou entraîneur. Organiser un stage en plein mois d’août n’a pas été facile, mais c’était important pour moi de venir ici avec l’équipe de France. Nous terminons ce stage par une opposition entre nous (Ndlr, aujourd’hui à h au palais des Victoires). Nous l’avions déjà fait à SaintNazaire et cela avait été un beau partage avec le nombreux public. (*) Volleyball National League : finalistes contre la Russie en 2018.. Ligue Mondiale : vainqueurs en 2017 et 2015. 3e en 2016. Championnat du monde : demi-finalistes en 2014. Championnat d’Europe : vainqueurs en 2015.