Des bijoux de Marie-Antoinette aux enchères
Une incroyable collection de bijoux royaux, certains ayant appartenu à l’épouse de Louis XVI, passe pour la première fois sous le marteau en novembre à Genève.
C’est un véritable coup d’éclat que signe Sotheby’s le 12 novembre prochain à Genève avec sa vente « Bijoux royaux de la famille Bourbon-Parme ». « Il s’agit de l’une des collections de bijoux royaux les plus importantes jamais apparue sur le marché », souligne Daniela Mascetti, viceprésidente du département de Haute Joaillerie de Sotheby’s en Europe. 100 lots en tout retracent le destin des Bourbon-Parme, du règne de Louis XVI à la chute de l’Empire austrohongrois. Un ensemble extraordinaire demeuré à l’abri des regards depuis deux siècles. Parmi les pièces les plus convoitées figurent plusieurs joyaux ayant appartenu à MarieAntoinette (1755-1793), épouse du roi Louis XVI et grande amoureuse des bijoux, dont un superbe pendant en diamants avec une perle naturelle d’une taille exceptionnelle, estimé entre 1 et 2 millions de dollars. On trouve aussi une paire de pendants d’oreilles (est. 30 000 - 50 000 $), ainsi qu’un collier composé de plus de 300 perles naturelles (est. 200 000 - 300 000 $). Autant de pièces précieuses qui ont connu une histoire extraordinaire.
Des bijoux sauvés de la révolution
En mars 1791, alors que la famille royale s’apprête à fuir la France, Marie-Antoinette passe une soirée entière au Palais des Tuileries à emballer ses bijoux dans du coton avant de les placer dans un coffre en bois. Ils seront envoyés à Bruxelles où règne la soeur de la reine, Marie-Christine, avant d’être confiés à l’Empereur d’Autriche, son neveu. Le couple royal guillotiné, le dauphin mort en prison à 10 ans, c’est leur fille, Marie-Thérèse de France (1778-1851), seule rescapée, qui en héritera lors de sa libération, après avoir passé trois ans dans un isolement total. Sans enfant, elle les lèguera à sa nièce et fille adoptive, Louise de France (1819-1864), duchesse de Parme. Les joyaux sont depuis restés dans la même famille. La collection vendue par Sotheby’s comprend aussi plusieurs bijoux de provenance royale qui montrent comment les pierres de la famille des Bourbon-Parme furent, au gré des générations, remontées dans différents bijoux. Ainsi, une époustouflante parure composée de 95 diamants et destinée à Louise de France compte cinq diamants solitaires ayant appartenu à Marie-Antoinette (est. 300 000 - 500 000 $). La vacation propose aussi des pièces de toute beauté, trésors des Habsbourg et des Ducs de Parme, dont une tiare en diamants ornée de rinceaux (est. 300 000 et 500 000 dollars), offerte par l’Empereur d’Autriche, François-Joseph (1830-1916), à sa petite-nièce, l’Archiduchesse Marie-Anne d’Autriche pour son mariage en 1902 avec Elie de Bourbon (est. 80 000 - 120 000 $). De la même provenance, une magnifique broche en forme de noeud, sertie d’un rubis birman de de 6.89 carats (est. 200 000 - 300 000 $), et une bague ornée d’un diamant fancy orangey-pink de 2,44 carats (est. 120 000 - 180 000 $) furent offertes à l’Archiduchesse par son père à l’occasion de la naissance de ses deux fils. Avant la vente, les bijoux seront exposés cet automne à Munich, Cologne, Londres, New York, Hong Kong et Genève.