Macha Méril ambassadrice de l’art russe
Dans le cadre du 21e Festival de l’Art russe, l’actrice, productrice et écrivain a reçu hier soir le trophée pour sa contribution au renforcement des relations culturelles entre la Russie et la France
La 21e édition du Festival de l’art Russe se poursuit jusqu’au 27 août. Lors de la Nuit russe, qui s’est déroulée hier soir au Palais des Festivals, une distinction a été remise à Macha Méril, comédienne française d’origine russe. Celle qui est également marraine du Festival du Film russe, nous parle de la culture russe, fondement selon elle, de l’identité de ce pays.
Vous avez reçu hier soir, le trophée pour la contribution au renforcement des relations culturelles entre la Russie et la France, qu’est ce que cela représente pour vous?
Je suis très attachée au rayonnement de la culture russe. Je pense qu’il y a un énormément de divergences entre les peuples français et russes. Ces deux peuples ne se comprennent pas, il y a une opposition entre la fantaisie russe et le cartésianisme français. Je veux dévoiler ces malentendus pour que ces peuples, qui ont beaucoup à se donner, puissent se retrouver.
Quels sont les premiers mots qui vous viennent à l’esprit lorsque l’on vous parle d’art russe ?
La composante de l’art russe, c’est l’orthodoxie. À l’époque, Vladimir le rouge, grand prince de Novgorod, puis de Kiev en , cherchait une religion pour son peuple. Alors, il a étudié les différentes possibilités : catholique, musulmane, juive. Et, finalement, il a choisi l’orthodoxie, pour ses cérémonies festives. Avec ce choix, il apporte aux citoyens le théâtre, la musique et le chant. L’art va se développer autour de cette religion. Aujourd’hui, en Russie, la religion, c’est le spectacle.
Quelle est l’importance de la culture en russie ?
Là-bas l’art est mis à un niveau très élevé. Ce qui est étonnant d’ailleurs, c’est qu’une danseuse peut épouser sans aucune difficulté un tsar.
Vous êtes également marraine du Festival du Film russe, quel est l’objectif de cet événement ?
Je pense que la jeune génération manque de connaissances sur le cinéma russe. Cela est dû au fait que pendant de nombreuses années, les Russes copiaient le cinéma américain. C’était absolument catastrophique puisqu’ils reniaient leur âme. La nouvelle génération a complètement bouleversé ce cinéma. Aujourd’hui, c’est sans aucun doute le plus grand cinéma au monde. Il a vraiment quelque chose de particulier, une âme due probablement à son histoire. Je pense que le cinéma français est devenu quant à lui, ennuyeux parce que c’est la société française qui manque d’intérêt. On parle de petits problèmes, d’histoires d’amour. Mais, finalement, tout cela reste superficiel.
Aujourd’hui, vous vous identifiez à quel pays ?
Je me sens plus Française que Russe, c’est évident. Vous savez, mes parents ont toujours oeuvrés pour que nous soyons très intégrés en France. Malgré tout, en moi, il y a toujours cette petite flamme russe qui brille.
Quels sont vos projets pour la rentrée?
Je démarre, le septembre au Théâtre Montparnasse à Paris, une nouvelle pièce de Stefan Zweig qui s’intitule La légende d’une vie. C’est une pièce inédite, jamais jouée jusqu’à présent, et je pense que ça va être l’événement théâtral de la saison. À côté de cela, j’épaule aussi mon mari, Michel Legrand, qui compose les musiques pour la comédie musicale Peau d’Âne. On se soutient énormément dans nos projets professionnels, on est comme des associés.
Savoir + Aujourd’hui : Journée cinéma Palais des Festivals, Salle Estérel. 14h30: « Le Lichen de caribous » de Vladimir Toumaev. 1 6h30: «Rock» d’Ivan Chakhnazarov. 18h30: «Bolchoï» de Valéri Todorovski. Accès libre, invitations à retirer à la billetterie du Palais des Festivals. Tél. : 04.92.98.62.77. Suite du programme : www.palaisdesfestivals.com À noter la présence exceptionnelle du danseur étoile du Mariinski Andrei Batalov qui dansera avec le Théâtre National de Ballet et d’opéra de Moscou Natalia Sats le dimanche 26 août et le lundi 27 août à 20 h 30 au Palais des Festivals.