Pénicaud s’oppose à Buzyn sur le financement des arrêts-maladie par les entreprises
La ministre du Travail Muriel Pénicaud [ci-contre] s’est opposée en juillet au projet gouvernemental de faire financer par les entreprises les arrêtsmaladie de courte durée, selon une lettre révélée, jeudi, par le journal L’Express. Au début du mois d’août, le quotidien Les Échos indiquait que l’exécutif envisageait de faire prendre en charge par les entreprises, à la place de la Sécurité sociale, quatre jours d’indemnités journalières pour les arrêts de moins de huit jours. Un projet auquel le patronat s’est vivement opposé. Selon le site de l’hebdomadaire L’Express, l’idée n’enchante pas non plus Muriel Pénicaud, la ministre du Travail. Dans une lettre du 24 juillet envoyée au Premier ministre, elle bat en brèche l’argument, brandi notamment par sa collègue de la Santé Agnès Buzyn, selon lequel cela responsabiliserait les entreprises si la hausse des arrêts-maladie est due à une détérioration des conditions de travail. « Ce présupposé n’est pas documenté de façon robuste et sérieuse par la littérature économique », tranche Muriel Pénicaud. Le projet « risque », par ailleurs, « de mettre un coup d’arrêt net à la perception d’un gouvernement «pro-business » et c’est « l’effet ordonnances travail » et « fiscalité pro-investissement qu’on risque de mettre à bas », ajoute-telle, dans des passages écrits en gras selon L’Express.
Agnès Buzyn contre le gel du RSA
L’article évoque aussi une lettre de la ministre de la Santé Agnès Buzyn datant de juillet, dans laquelle elle s’oppose à un gel du RSA. « Je souhaite que le revenu de solidarité active soit exclu de la liste des prestations sociales dont l’évolution ne suivra pas celle des prix à la consommation », écrit-elle. Ses arguments? : l’ « économie modeste » que cela représenterait – « 135 M € en 2019 et 180 M € en 2020 » –, le fait que « l’intégralité de ces économies profitera [it] aux départements qui sont aujourd’hui financeurs de la prestation » et le fait que cette mesure serait « difficile à porter » en parallèle du plan pauvreté. Muriel Pénicaud et Agnès Buzyn ont participé mercredi à une réunion avec le Premier ministre et les ministres de l’Economie et des Comptes publics sur les derniers arbitrages budgétaires. Contactés par l’Agence France Presse, les deux ministères se sont refusé à commenter.