Corrigés, les Aiglons
Incapable de convertir ses occasions et trop friable défensivement, Nice a lourdement été sanctionné par des Bourguignons globalement solides, puis tueurs en fin de match
Le mal de tête est sévère ce matin chez les Niçois. Perdre une deuxième fois de rang à domicile c’est une chose, en prendre quatre dans le buffet par Dijon à la maison en est une autre. Rincés par une équipe bourguignonne joueuse qui n’a rien volé, les Aiglons ont pris une seconde correction en conférence d’après-match. Encore plus légitime cellelà. « On a manqué de caractère, de personnalité, d’agressivité, a noté Patrick Vieira. On n’a pas su réagir et le scénario est devenu catastrophique. Ça résume le manque de rigueur et d’agressivité générale. On n’a pas su prendre nos chances et trop peu de joueurs ont porté l’équipe». Dante, Cyprien, Lees-Melou, Saint-Maximin... Autant de cadres qui en prennent pour leur grade. Certains ont été plus actifs que d’autres, mais la tendance est largement à la déception générale. Patrick Vieira le premier rêvait probablement de débuts meilleurs. Après trois journées de championnat, son équipe est dix-septième avec un point, deux défaites à domicile au compteur et déjà six buts encaissés. « On est dans le dur, c’est la réalité, a lâché le champion du monde 98 après seulement trois journées. Il faut continuer de travailler, ne pas baisser les bras. Je crois énormément en ce groupe parce que le travail en semaine est là. La saison est très longue, on va retourner la situation. Sans aucun doute. Il faut renforcer ce qui a été positif pour ça.»
Olivier Dall’Oglio : « La différence s’est faite dans les dix-huit mètres »
Cinq occasions franches, zéro but. Le contraste saisissant reflète néanmoins la capacité de cette équipe à se procurer des situations favorables. Mais Lees-Melou (33’) a raté l’immanquable, Myziane (37’, 52’) n’a pas cadré ses têtes comme sa frappe (74’) dans des situations confortables et Srarfi l’a joué trop personnel (69’). A force de voir les Aiglons vendanger leurs meilleures opportunités, Dijon s’est servi au bar. Le dauphin surprise du championnat vient de filer une sacrée gueule de bois à la formation de Vieira. « Le football est cruel. Quand on a les occasions, il faut les mettre au fond. La différence s’est faite dans les dix-huit mètres, analysait Olivier Dall’Oglio. Il n’y a pas quatre buts entre les deux équipes, loin de là. Ce soir (hier), il leur a manqué la finition. Si c’est Nice qui marque en premier, ça peut changer la face du match.» Et contrairement à ses oppositions contre Reims et Caen, où il avait déjà subi l’ouverture du score, les Aiglons ont flanché une première fois contre le cours du jeu. Un coup sur le casque qui s’est avéré rédhibitoire malgré les choix offensifs de Vieira (entrées de Le Bihan et Diaby-Fadiga). Tameze a joué les pistons entre le poste d’arrière droit, sans le ballon, et le poste de milieu récupérateur avec Danilo en phase de possession. Une innovation tactique de Vieira qui a plutôt bien fonctionné. Jusqu’à l’entrée de Keita (66’), qui a tout fait basculer.
Keita, l’anonyme capitaine de soirée
Keita, un anonyme guinéen de 20 ans sans club l’an passé et aligné côté gauche hier soir, a provoqué le coup franc de l’ouverture du score, offert la passe décisive sur le deuxième pion et parachevé son festival par un doublé. La valeur ajoutée d’un collectif bourguignon jusqu’alors cohérent et solide. Comme Mario Balotelli savait le faire avec Nice sur les deux saisons passées. Le “Punisher” a manqué. Ce matin, l’attaquant italien représente même la seule once d’espoir positive avant le périlleux déplacement à Lyon de vendredi. Le public de l’Allianz a quitté ses joueurs sur une bronca hier. Faut dire qu’il n’avait plus vu telle déculottée depuis le 26 novembre dernier et la réception de... Lyon (0-5). « C’est dans le dur que l’on voit le caractère d’un entraîneur, du staff et des joueurs. Avec le match difficile de vendredi prochain en perspective, c’est un beau challenge à relever pour moi et pour l’équipe », a conclu Vieira.