Les patrons azuréens se projettent vers l’avenir
L’université d’été du Medef se tient dans un esprit projectif. Fêtant ses 20 ans cette année, elle en profite pour inviter les patrons à réfléchir au monde, à l’entreprise, à la France dans 20 ans
L’époque est à la réforme. Aussi impérieuse pour le gouvernement que le Medef. L’ouverture de l’université d’été du Medef en a été teintée du début à la fin, hier à Jouy-en-Josas. Dans le discours de Geoffroy Roux de Bézieux, le nouveau patron des patrons, comme dans celui du Premier ministre Édouard Philippe. Tout a tourné autour de cet exercice – difficile mais possible – qui consiste à faire évoluer la France en même temps que les mutations du monde. Le tout ponctué de discours pro-européens, voie positive pour l’avenir de la France des vingt prochaines années, selon Édouard Philippe et Geoffroy Roux de Bézieux. Pas question pour Geoffroy Roux de Bézieux de transformer la tribune de l’université d’été en forum des revendications. Il appelle à un patronat de propositions, qui prend sa part de responsabilité dans la société, avec des sujets phares qui animeront le débat des prochains mois comme le rôle de l’entreprise dans la société, la santé au travail, les besoins en compétences et... la liberté d’entreprendre. Liberté au Medef qui, selon Geoffroy Roux de Bézieux, passe par une autonomie financière accrue. Le moyen : avoir davantage d’adhérents. Et la mesure prise : débloquer trois millions d’euros sur cinq ans pour que les territoires puissent recruter. « Une révolution », estime Philippe Renaudi, le président d’UPE06 qui applaudit les premiers pas de Geoffroy Roux de Bézieux président, candidat qu’il avait soutenu pour succéder à Pierre Gattaz, et pas seulement parce qu’il est adhérent de l’UPE06 via l’entreprise Chullanka. « La vision du Premier ministre a répondu à celle du Medef, de manière pondérée mais complémentaire, commentait-il hier à la sortie de la plénière d’ouverture. C’est engageant pour l’avenir. » Le ton donné à l’université entre pragmatisme et projection a été bien accueilli par les entrepreneurs de la délégation azuréenne venus se nourrir des idées développées autour du monde, de l’entreprise et de la France dans vingt ans.
« Solutions pragmatiques »
« On en a vu défiler des politiques qui nous faisaient des belles promesses à l’université d’été et qui nous vendaient du vent, estime Philippe Renaudi. Au moins, Édouard Philippe, il ne l’a pas fait, il est resté dans le constat et a répété l’ambition de réformer, à la mesure des capacités financières de la France. On est sur un constat partagé de la situation et une recherche de solutions pragmatiques. On jugera sur les résultats. » Même réaction du côté de Jean-Pierre Savarino, le président de la CCI Nice-Côte d’Azur, qui salue la convergence dans le constat entre gouvernement et Medef. « Bien sûr qu’il y a des sujets qui fâchent mais quand on est déjà d’accord sur la réalité des problèmes, ça favorise le dialogue pour les régler. » Des bases saines pour se projeter vers l’avenir.