Stefanos Souvatzoglou : sa réflexion en équilibre L’agenda
Après un mois de résidence au sein de la Villa Fontaine, l’artiste sculpteur a expérimenté l’horizon antibois. Ravi, il promet déjà de revenir au Safranier...
De ces artistes qui expérimentent comme ils respirent. Qui se posent les questions que d’autres ignorent, qui trouvent des résonances évidentes, qui suivent la voie de la réflexion. Stefanos Souvatzoglou est de ceux-là. Après un mois passé en résidence au sein de la Villa Fontaine, le sculpteur pose un regard éveillé et éclairé sur son séjour. Élève de l’école des Beaux-arts d’Athènes, il reconnaît avoir retrouvé des «airs familiers » dans les rues d’Antibes. Bercé par les embruns méditerranéens depuis sa tendre enfance, il n’a pas hésité à installer son espace de travail à l’étage de la villa du Safranier, juste face à la fenêtre offrant une vue imprenable sur l’horizon. Seul, sur chaise, l’artiste s’est penché chaque jour sur son établi de poche. Une boîte magique fabriquée par ses soins contenant ses outils et matériaux. Une porte ouverte vers l’essence.
« Géométrie abstraite »
Profondément attiré par l’organique, sa démarche joue sur les contrastes. Des oxymores matérialisés. Parce qu’il y a cette matière faite de vide et de pleins, en mouvement dans sa solidité, en suspension dans sa propre gravité. Des étoiles qui s’enchevêtrent, des palmiers qui rencontrent une embarcation, de la «géométrie abstraite » qui donne à envisager autrement les angles de vue. « Je travaille d’abord avec l’espace», reconnaît l’artiste qui ne peut créer sans prendre en considération cette première donnée. Tout part de là pour le membre du collectif « The Five » qui fait éclore de la cire, du métal ou encore du verre ses pensées premières. Le début d’une grande histoire. «Je reviens toujours sur mes créations pour changer des éléments et les faire évoluer. » Un cheminement qui le mène jusqu’au bronze. Et qui le conduit aussi à la rencontre. Puisque durant son séjour il a insufflé la vie à une oeuvre commune avec le maître verrier Didier Saba (voir photo). Une rencontre qui n’en est qu’à ses premiers pas. Puisque s’il sera présent au printemps à Paris, l’artiste compte bien revenir au sein de la Villa Fontaine prochainement. Et ainsi boucler une nouvelle fois la boucle de l’histoire familiale. Clin d’oeil : Yanni Souvatzoglou, son père, a exposé aux Bains Douches en 2015. Le talent c’est génétique chez eux, que voulez-vous ?
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