Nice-Matin (Cannes)

Eric Ciotti: « Je veux que notre ligne soit clarifiée »

Lançant sa campagne pour la présidence des Républicai­ns 06, le député niçois a mis en avant sa fidélité à ses conviction­s et invité Christian Estrosi à en découdre avec lui devant les militants

- THIERRY PRUDHON tprudhon@nicematin.fr

Aujourd’hui, deux lignes s’opposent dans notre famille politique dans les Alpes-Maritimes. Cette crise n’est pas personnell­e. Il y a débat entre ceux qui se sont ralliés au macronisme et ceux qui veulent restaurer une droite forte. Christian Estrosi doit participer au débat et être candidat à cette élection. Sans invectives, nous devons ce respect à nos militants. Je veux que notre ligne politique soit clarifiée. On ne peut pas être président officiel des Républicai­ns et, en même temps, responsabl­e officieux d’En marche! » Eric Ciotti, hier soir à l’hôtel Plaza de Nice, a lancé de manière frontale sa campagne pour la présidence de la fédération des Alpes-Maritimes des Républicai­ns. Une fédération, rappelons-le, aujourd’hui dirigée par Christian Estrosi. Le maire de Nice n’a pas encore fait savoir s’il sera candidat à sa succession le 13 octobre, jour du vote des adhérents. Il est fort probable qu’il ne le sera pas, au grand dam d’Eric Ciotti, qui sait pouvoir compter sur le soutien d’une majorité de militants et aspire à une clarificat­ion radicale. Pour amorcer sa campagne, Eric Ciotti s’est d’ailleurs employé à montrer qu’il ratissait large et qu’il était l’homme idoine pour rassembler son parti dans le départemen­t, sur ses valeurs de toujours.

« Il n’y a pas de honte à être de droite »

Quelque cinq cents personnes sont venues écouter le député niçois, entouré par ses soutiens : le président du Départemen­t Charles-Ange Ginésy, le député Eric Pauget, les sénateurs Henri Leroy et Colette Giudicelli, les maires David Lisnard (Cannes), Jean-Claude Guibal (Menton), Jérôme Viaud (Grasse), Lionnel Luca (Villeneuve-Loubet), Xavier Beck (Cap-d’Ail), Michelle Salucki (Vallauris), Sébastien Leroy (Mandelieu) ou encore la vice-présidente du Départemen­t Anne Sattonnet, parmi de nombreux autres élus locaux, maires ruraux, conseiller­s départemen­taux et régionaux… « Je suis fier d’être un homme de droite, il n’y a pas de honte à être un homme ou une femme de droite » ,a insisté le candidat, déclinant ce que cela signifiait à ses yeux : l’autorité d’un Etat fort qui combatte les communauta­rismes, la défense résolue d’une identité française de racines judéo-chrétienne­s, le respect «du contribuab­le qui travaille dur pour gagner sa vie », la liberté des entreprise­s et des individus… « Je suis un militant des Républicai­ns qui, comme vous, est resté fidèle à sa famille politique. Un Gaulois, peutêtre, mais fier de ses conviction­s», at-il martelé, dans un autoportra­it à rebours de celui du maire de Nice, auquel il reproche d’avoir succombé à « l’air du temps, à l’illusion macroniste, la plus grande supercheri­e des cinquante dernières années, un petit clan qui a pris la France en otage pour ses propres intérêts ». Et de mettre dans le même sac le gouverneme­nt et Christian Estrosi concernant l’augmentati­on de la fiscalité, en fustigeant la hausse à venir de la taxe foncière dans les communes de la Métropole Nice Côte d’Azur.

« Un rassembleu­r »

Parmi ses soutiens présents, Lionnel Luca et David Lisnard ont évoqué une candidatur­e qui s’impose comme « une évidence », Jean-Claude Guibal a salué « un homme qui n’a jamais dévié de ses conviction­s », Eric Pauget ses qualités de « gestionnai­re », Henri Leroy « quelqu’un qui n’a jamais défailli dans les tempêtes », Charles-Ange Ginésy « un rassembleu­r ». Christelle D’Intorni, jeune maire de Rimplas qui n’a pas froid aux yeux, avait auparavant mis les rieurs de son côté en proposant un quiz de phrases frappées au coin d’un macronisme fervent, en fait prononcées par Christian Estrosi. « Plus d’une centaine d’élus du départemen­t se sont déjà engagés à me parrainer », a indiqué Eric Ciotti, qui a rappelé la linéarité de son parcours de Chirac à Sarkozy, lui qui, alors lycéen au Parc-Impérial à Nice, a adhéré au RPR à seize ans. Les éventuels autres candidats à la présidence des Républicai­ns ont jusqu’au 24 septembre pour se déclarer. Eric Ciotti croise sans doute les doigts pour qu’il y en ait. Une victoire sans combat, même sur un score stalinien, aurait pour lui un goût d’inachevé…

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(Photo S. Botella) Eric Ciotti a reçu le soutien d’un certain nombre d’élus du départemen­t dans sa course à la présidence de LR , hier soir à Nice.

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