A.-M. : rentrée en musique et quelques « couacs »
Les 192 000 élèves du département ont repris les cours dans l’harmonie. Sauf dans les écoles de Cabris, Drap, Gattières et Tourrettes-sur-Loup où les parents dénoncent des classes chargées
C’est parti! Hier, dans les Alpes-Maritimes, 192 000 élèves, de l’école au lycée, ont repris le chemin des classes en chantant. Une reprise en musique, volonté du ministre Jean-Michel Blanquer, pour faire de la rentrée un événement festif, émaillé toutefois de quelques couacs. Principalement aux portes de maternelles et élémentaires qui saturent en certains endroits. Sur le littoral, comme dans les moyen et hauts pays.
Pétitions et manifs parentales
À Drap, les parents d’élèves de l’école Romain-Knecht sont montés au créneau de la colère. Avec manif, hier, dès 8 h 30 pour protester contre des classes jugées surchargées. À Tourrettes-surLoup, les parents de maternelle ont lancé une pétition contre les 31 écoliers par classe. Idem à Cabris, où l’élémentaire fait le plein avec plus de 28 écoliers par instituteur. Même cause, mêmes effets, à l’école Léon-Mouraille de Gattières, où les familles entendent passer en mode action. Avec manif annoncée aujourd’hui et grève, jeudi, jour de la tenue du comité technique spécial départemental chargé d’effectuer les ajustements de rentrée.
« Crispations »
Selon le SNUIpp 06, syndicat enseignant du premier degré, une vingtaine d’écoles seraient au complet. « En élémentaire, hors Réseau d’éducation prioritaire, on dépasse les 28 élèves par classe. En maternelle, la moyenne tourne à plus de 30. Ingérable, s’insurge Gilles Jean. D’où les crispations qui montent dans ces secteurs surchargés. » Et de lister certaines écoles à Nice. Mais aussi à « Breil, Tende, dans l’école Juan-Gare à Antibes, lou Nistou à Beaulieu, Pagnol à Saint-Blaise, Mistral à Mandelieu, à la maternelle du Rouret, énumère Gilles Jean. S’ajoute le cas d’école de Roquefort-les-Pins qui doit faire face à un afflux d’élèves en raison de la livraison de nouveaux logements. »
Cinq postes à répartir
Pourtant, les prévisions tablent sur des effectifs quasi stables, avec 101 450 élèves dans les écoles des Alpes-Maritimes. Soit 150 écoliers de plus par rapport à l’an dernier, alors que le département a reçu 32 postes enseignants pour boucler la rentrée. Alors pourquoi ça coince ? « Parce que sur ces 32 postes en plus, 30 ont été utilisés pour dédoubler les CP en Rep et les CE1en Rep +. Nous ne sommes pas contre cette mesure. À condition qu’elle ne se fasse pas au détriment des écoles ordinaires. Ce qui n’est pas le cas. » Pour boucler la rentrée, l’inspecteur d’académie dispose de cinq postes. Qu’il répartira jeudi, à l’issue de la réunion du comité technique spécial départemental chargé de décider des ultimes ouvertures et fermetures de classes dans les écoles.
Grogne sur la réforme du lycée
Dans le secondaire, la rentrée des collégiens et lycéens a été, comme chaque année, étalée. Avec l’arrivée des élèves par vagues successives et en musique aussi. Comme au lycée Masséna. Pour Alain Galan, secrétaire académique du Snes, syndicat enseignant de la FSU, il est encore trop tôt pour dresser un bilan. Mais il pointe toutefois des effectifs par classe trop lourds : « 28 élèves au collège pour grimper à 38 élèves par classe, dans certains lycées, dont le Parc-Impérial à Nice. » Mais c’est la réforme du lycée qui suscite, selon lui, l’inquiétude : « Alors que le nouveau bac est prévu pour 2021, les profs ont découvert qu’ils devaient mettre en place la réforme du lycée. Avec évaluations et options de spécialités en classe de seconde. Sauf que pour organiser ces spécialités, il faut connaître le nouveau programme que nous n’avons pas encore. »