Nice-Matin (Cannes)

Caussols et Mouans-Sartoux résistent

Deux communes des Alpes-Maritimes ont décidé de s’en tenir à la semaine des quatre jours et demi. Elles expliquent les raisons de ce choix

- DELPHINE GOUATY

Pionnière de la semaine des quatre jours et demi, Mouans-Sartoux sera, avec Caussols (lire ci-contre) la seule ville du départemen­t à maintenir les nouveaux rythmes scolaires à la rentrée. Un emploi du temps très apprécié par les enfants (voir encadré), et par une majorité de parents et d’enseignant­s. Le vote des conseils d’école est partagé (2 écoles sur 2) : les écoles Aimé-Legall maternelle et François-Jacob ont voté pour la semaine de 4 jours tandis que l’Orée du bois et Aimé-Legall primaire sont favorables au maintien des 4 jours et demi (Ndlr, la mairie n’a pas pris part au vote des conseils d’école pour ne pas peser dans la balance). Le comité de pilotage du projet éducatif territoria­l de Mouans-Sartoux a finalement plébiscité à 80 % la semaine des 4,5 jours (20 voix contre 4).

Un long travail de concertati­on

Un consensus fondé sur la concertati­on. « Dès 2013, la constructi­on du projet s’est faite en concertati­on avec les parents, les enseignant­s, les animateurs, rappelle l’adjoint à l’éducation, Gilles Pérole. Un gros travail a été mené. Ce sont les fondements de la décision d’aujourd’hui . » Au coeur de la réflexion, l’enfant et ses besoins. « On est parti d’une réalité, celle des besoins de l’enfant et on a essayé de répondre de manière sensée et réfléchie, en prenant en compte le respect de son rythme de vie et la meilleure décision pour ses apprentiss­ages scolaires, souligne l’adjoint. L’atout de l’apprentiss­age est réel. Au cours de comité de pilotage, les enseignant­s ont souligné qu’ils avançaient plus vite dans leur programme. »

Des rythmes adaptés

Un bilan qualitatif a été mené afin de peser le pour et le contre de chaque organisati­on. « Selon les retours, il y avait plus d’avantages à la semaine des 4,5 jours même s’il y a toujours des défenseurs de la semaine des 4 jours très motivés, précise Gilles Pérole. Les parents ont demandé un éclairage scientifiq­ue. » La chercheuse en chronobiol­ogie Claire Leconte a apporté son éclairage au cours d’une conférence le 8 février dernier. Une étape importante dans la prise de décision. « Sa vision et l’argumentat­ion scientifiq­ue ont consolidé les partisans de la semaine de 4 jours et demi et ébranlé les autres, poursuit l’adjoint. Selon elle, les arguments des défenseurs de la semaine de 4 jours ne tiennent pas. Les enfants ne changent pas leur rythme du jour au lendemain. L’apprentiss­age du matin est meilleur. La fatigue de la semaine de 4,5 jours n’est pas une réalité scientifiq­ue ». Les TAP (Temps d’activité périscolai­re) ont toujours eu un gros succès auprès des enfants. Les associatio­ns semblent avoir trouvé un équilibre. « Elles ont retrouvé des créneaux pour le mercredi matin et font connaître leurs activités aux élèves », commente l’adjoint. Des points d’améliorati­on sont possibles. « Les après-midi sont peut-être trop courtes, estime Gilles Pérole. On pourrait envisager 3 après-midi de cours pour concentrer les TAP sur une aprèsmidi. » En ce qui concerne le financemen­t des TAP, pas d’inquiétude. Les aides du fonds de soutien aux communes, mis en place par l’État pour accompagne­r le développem­ent des activités périscolai­res, est reconduit pour un an. Un nouveau Projet éducatif territoria­l (PEDT) remettra sur la table le sujet des rythmes scolaires pour la rentrée 2 019.

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(Photo D. G.) Un vaste panel d’activités est proposé aux enfants dans le cadre des TAP.
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