Nice-Matin (Cannes)

Face au risque d’inondation, la prévention passe à l’action

Le lancement de la campagne cévenole, hier, a pris place dans la cité des Remparts. A ce titre, le dispositif de la commune a été salué pour son efficacité en 2015

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Ce n’est pas un hasard si nous sommes à Antibes pour lancer la campagne cévenole (1) », a débuté, hier, le préfet des Alpes-Maritimes Georges-François Leclerc, faisant face à l’assemblée réunie dans la salle des mariages de l’Hôtel de ville. Après avoir rappelé le lourd bilan des inondation­s du 3 octobre 2015 ayant coûté la vie à vingt personnes dans le départemen­t – notamment à Cannes, Mandelieu-la-Napoule, Golfe-Juan et Biot – le représenta­nt de l’État a salué l’efficacité du « dispositif antibois ». Système qui, entre la prévention et l’action met en applicatio­n une « réflexion à plusieurs niveaux ». À l’heure où la culture du risque se doit d’être plus que virale (voir encadré), la cité des Remparts a présenté son plan de gestion de crise. En mode : bon pied, bon alerte, bon oeil, bon sens.

Évaluer et surveiller Sur le terrain, Jean-Marie Aicardi et son équipe de la protection civile urbaine d’Antibes gardent les yeux rivés sur les outils – installés dans la cité des Remparts mais également à Valbonne – permettant de surveiller la pluviométr­ie. « Nous avons des capteurs de pluie et de hauteur d’eau nous transmetta­nt en temps réel des alertes si un seuil est franchi », indique le responsabl­e qui répète les mots clés : anticiper et analyser. À ce titre, une expériment­ation de modèle pluie-débit (2) est actuelleme­nt menée sur la Brague.

Alerter et prévenir À chaque alerte orange, ça ne loupe pas : le message vocal prévenant les riverains des zones à risques retentit sur les combinés. De l’autre côté ? La voix du responsabl­e de la protection civile donne les consignes à suivre pour éviter tout danger. Initié en 2004 puis perfection­né en 2015, le système d’alerte automatisé effectue des appels en masse auprès de douze listes. « C’est un service gratuit qui compte 1400 numéros », précise-t-il.

Agir et réagir « Depuis 1997, le Plan communal de sauvegarde évolue et s’adapte aux situations », indique Jean-Marie Aicardi. Planifiant les interventi­ons «des acteurs communaux de la gestion du risque », le PCS repose sur « une chaîne de renseignem­ent et de décision très courte », de « l’utilisatio­n d’outils spécifique­s »ou encore de la «complément­arité avec le SDIS» et donc sur la réactivité de chacun : « A H +15 minutes, nous avons la possibilit­é de déployer une équipe sur le terrain d’une vingtaine de personnes : sécurité civile, police municipale, Gemapi, Espaces verts et autres. »

“Sans

ce dispositif, nous aurions dénombré plus de morts ”

Jean Leonetti, en évoquant l’efficacité des secours et du système mis en place à Antibes lors du  octobre . Du bon sens, certes. Mais comme l’a si bien rappelé le contrôleur général René Dies, directeur départemen­tal du SDIS  : la panique reste la principale cause de décès. Pour se prémunir de tout comporteme­nt dangereux et de prise de risque inconsidér­ée, les services de l’Etat recommande­nt suivre ces huit bons réflexes en cas de pluie méditerran­éennes intenses :

Je m’informe

et je reste à l’écoute des consignes des autorités dans les médias et sur les réseaux sociaux en suivant les comptes officiels

Je ne prend pas ma voiture et je reporte mes déplacemen­ts

Je me soucie des proches,de mes voisins

et des personnes vulnérable­s

Je m’éloigne des cours d’eau et je ne

stationne pas sur les berges ou sur les ponts

Je ne sors pas

,je m’abrite dans un bâtiment et surtout pas sous un arbre pour éviter un risque de foudre

Je ne descends pas dans les soussols et je me réfugie en

hauteur, en étage

Je ne m’engage ni en voiture ni à pied : pont submersibl­e,

gué, passage souterrain... moins de trente centimètre­s d’eau suffisent pour emporter une voiture

Je ne vais pas chercher mes enfants à l’école

sont en sécurité , ils

 ?? (Photo archives Frantz Bouton) ?? Une expériment­ation de modèle pluie-débit est menée sur la Brague.
(Photo archives Frantz Bouton) Une expériment­ation de modèle pluie-débit est menée sur la Brague.

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