Nice-Matin (Cannes)

Cité U Jean-Médecin: «Des punaises de lit partout»

Nice Une nouvelle fois en cette rentrée universita­ire les étudiants de la résidence se plaignent d’une invasion de ces insectes. Le Crous affirme faire le nécessaire pour traiter les chambres

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Des punaises de lit ? « Il y en a absolument partout », se désespère Sheïma, 21 ans. Depuis la rentrée, elle a déjà changé de chambre à la résidence universita­ire JeanMédeci­n. La première, «infestée de ces bestioles » .La seconde, « aussi, lâche-telle, désabusée. J’étais constammen­t piquée. Pendant deux jours, je n’ai pas dormi. C’est déstabilis­ant. »

Les bestioles sont arrivées en 

Élodie, 18 ans tout pile, risque de vivre le même calvaire. « Le 1er septembre, on a pris possession de la chambre. J’ai dû nettoyer entre le sommier et la structure du lit, il y avait des punaises de lit mortes et comme de petits excréments aussi », raconte la maman de cette Mouginoise qui entre pour la première fois à la fac. « Et puis il y a eu deux jours sans eau, je ne vous raconte pas l’état des toilettes. Une horreur!» Mère et fille ont craqué et demandé une autre chambre: « La première chambre était dans le bâtiment E-F. On nous a proposé une chambre dans le bâtiment A-B. C’était pire ! » La mère de famille arrive à sourire : « Ils nous ont expliqué que, comme le bâtiment était en rénovation, si on acceptait cette chambre, ma fille déménagera­it en janvier ou février pour une chambre toute neuve. En clair, le choix pour nous, c’est une chambre lamentable pour toute l’année, ou super-lamentable mais avec un espoir pour dans cinq ou six mois. C’est surréalist­e.» « Les punaises de lit sont arrivées en 2015 », décode, de son côté, un membre du comité Speranza, l’associatio­n qui gère la vie en communauté. La première année, modérément. Puis, il affirme que le fléau est allé crescendo… « 20172018 ça a été la catastroph­e. » Et cette année universita­ire s’annonce, elle aussi, « catastroph­ique ». Selon notre interlocut­eur, le souci c’est surtout la façon dont le Crous traite le problème. « Au lieu de faire venir une société, ils font faire ça en interne. Souvent, ce sont des étudiants qu’ils équipent façon Ghostbuste­r et qui traitent les punaises. » Franchemen­t, lâchet-il, « ils se fichent des étudiants. La plupart du temps, la réponse, c’est plutôt : on fait ce qu’on peut, si vous n’êtes pas content, au revoir. »

« On actionne un protocole »

« Il faudrait tout traiter d’un coup. parce que vous traitez une chambre, mais entretemps, le locataire est allé dans la chambre d’un copain et hop, il a amené des punaises de lit avec lui », commente encore Rachel. La jeune fille a connu les désagrémen­ts des insectes. Elle n’en a plus. Pour le moment. « Mais à côté de ma chambre, il y en a encore. Donc j’attends leur retour », ironise-t-elle. Le Crous, de son côté, veut dédramatis­er : « Sur les 600 logements proposés par la résidence Jean-Médecin, une cinquantai­ne font actuelleme­nt l’objet de traitement­s mécaniques et chimiques Aucun étudiant ne se trouve privé d’une solution de relogement en raison des punaises de lit. » À chaque suspicion d’un logement infesté, les services du Crous « actionnent les étapes d’un protocole qui prévoit différente­s actions utilisant le froid (congélatio­n à -20 °C pendant 72 heures des textiles et des livres dans des congélateu­rs dédiés), le chaud (minimum 60 °C pour les vêtements conservés dans des machines réservées), l’aspiration (sol, mobilier, décoration avec des aspirateur­s sans sac destinés à cet usage) et un traitement chimique si nécessaire par des profession­nels spécialisé­s. » Ça pourrait presque faire sourire la maman d’Élodie : « Ils nous ont prêté un aspirateur… mais il n’aspirait pas. » Le Crous assure encore : « Face à cette problémati­que, qui tend à se “chronicise­r” depuis plusieurs années, la prévention et l’informatio­n des résidents sont renforcées pour cette rentrée 2018. »

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Cet étudiant affirme avoir été piqué par des punaises. Régulièrem­ent, les chambres sont vidées pour traitement.
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(DR)

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