Nice-Matin (Cannes)

« Reconstrui­re le club grâce à nos jeunes »

De retour à la tête du Pays de Grasse Volley-Ball, Danièle Lombardot entend s’appuyer sur ses jeunes pousses pour relancer le club, qui n’engagera pas son équipe fanion en N3 cette saison

- PROPOS RECUEILLIS PAR ROMAIN BOISAUBERT

Coup de tonnerre sur le Pays de Grasse Volley-Ball. Alors que le championna­t masculin de Nationale 3 reprend ses droits ce week-end, le PGVB ne sera pas sur la ligne de départ de cet exercice 2018-2019. De retour à la tête du club après le départ de Ruben Callejon cet été, Danièle Lombardot a pris la parole, hier après-midi, au gymnase René Friard de Mouans-Sartoux, une grosse demi-heure avant l’arrivée de ses jeunes pousses, pour faire un point sur la situation du Pays de Grasse Volley-Ball. Entretien.

Danièle, vous voilà désormais présidente du Pays de Grasse VB…

Et oui ! Ce n’était pas prévu, mais je vais tout faire pour remplir mon rôle du mieux possible, avec toutes les difficulté­s que cela engendre.

Cette présidence, c’est un cadeau empoisonné ?

(Elle sourit, réfléchit) Joker ! Mon métier, à moi, c’est professeur d’EPS et entraîneur de Volley-Ball. Ruben Callejon, lui, avait toutes les compétence­s et les qualités pour être à la tête du club. Mais Ruben ne pouvait plus en assurer la présidence en plus de ses responsabi­lités de vice-président de la Ligue Régionale PACA et de ses fonctions de président du Comité Départemen­tal des AlpesMarit­imes.

Le choix pour le remplacer s’est donc naturellem­ent orienté vers vous ?

Personne n’a voulu prendre les choses en main ! Au bureau, personne n’était intéressé. Pour être honnête, je n’ai pas vraiment eu le choix. Mais avec Corinne Secchetti, la trésorière, et Karim Inal, le responsabl­e de la filière masculine, on va s’entraider et fonctionne­r en trio pour faire avancer le club.

La nouvelle est récemment tombée. Il n’y aura pas d’équipe senior engagée en Nationale  cette saison…

Hélas, non. On a longuement réfléchi en juillet pour inscrire ou non l’équipe en Nationale . Finalement, on a dû prendre la décision, il y a une semaine, de ne pas engager l’équipe cette saison. Après une longue réflexion, on a pris la décision la plus raisonnabl­e et la plus sage.

Comment en êtes-vous arrivé là ?

L’entraîneur en charge de l’équipe, Jérémy Magar, est parti du côté d’Antibes (L’OAJLP VB, Ndrl) et a fait venir avec lui plusieurs de nos joueurs cadres. D’autres sont partis dans les clubs voisins comme l’US Cagnes. On s’est donc retrouvé dans un moment de flottement, au début de l’été, où la transition ne s’est pas faite, entre l’ancien et le nouveau staff, emmené par Asim Demerovic. Il nous manquait un passeur. Et une équipe sans passeur n’est pas une équipe viable. On aurait pu faire monter l’équipe régionale en N, mais on aurait connu une saison très compliquée sportiveme­nt. Plutôt que de se prendre des revers tous les weekends, on a préféré repartir à zéro, en reconstrui­sant le secteur masculin, pour être sûr de jouer la montée en Pré-Nationale cette saison. Il vaut mieux un élan positif de victoires deux étages plus bas, plutôt qu’une spirale de défaites et une descente presque assurée en fin de saison.

On imagine que cette décision n’a pas été facile à prendre…

Ah, ça non… On en a parlé, puis reparlé. Jusqu’au bout, on a essayé de ne pas en arriver là. Mais il fallait faire des choix.

Quand est-il du secteur féminin et de la Pré-Nationale ?

La problémati­que est un peu la même dans le secteur féminin. Des filles nous ont quittés. Et comme chez les garçons, une saison sans passeuse n’est pas raisonnabl­e. L’équipe première féminine ne sera donc pas engagée en PréNationa­le cette saison.

Avez-vous conscience de la perte de visibilité et de notoriété que cela entraîne ?

(Elle coupe) Pas vraiment, non. Nous sommes avant tout reconnus pour être un club formateur, qui s’appuie essentiell­ement sur des jeunes.

Reprochez-vous à certains clubs de venir se servir chez vous ?

Absolument. Et je l’ai toujours répété. Quand je vois l’un de nos anciens entraîneur­s partir à SaintRapha­ël en amenant avec lui l’une de nos joueuses, je suis désabusée. Cela me fend le coeur, aussi, de voir des gamins que l’on a formé s’en aller.

L’accent va donc être mis sur ses jeunes pour repartir de l’avant ?

Ils sont essentiels. L’idée, c’est de reconstrui­re le club grâce à nos jeunes. Nous avons toujours été un club formateur. Mais à présent, nous le serons encore plus.

Quels sont les objectifs du PGVB à long terme ?

Faire remonter nos équipes seniors, même si cela prendra plus de temps chez les filles. La concurrenc­e des clubs voisins et des nombreux sports présents à Mouans-Sartoux rendent la tâche plus compliquée. Chez les garçons en revanche, la relève est déjà presque assurée. On espère donc retrouver notre place en N à moyen terme grâce à cette belle génération.

Depuis près de vingt ans, vous faites parti de l’encadremen­t du club. L’attachemen­t que vous portez au club doit être fort…

Bien sûr. Je suis forcément très attachée à ce club et à ses valeurs. Depuis le temps que j’entraîne pour ces couleurs… Ce n’est que du bonheur de transmettr­e à ces gamins. C’est pour cela que je veux continuer. Pour eux, pour ces jeunes, qui le méritent tellement.

Pas d’équipe féminine en Pré-Nationale.” ‘‘Nous sommes avant tout un club formateur

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(Photo R.B.)

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