Huit morts de plus: terrible bilan des noyades de l’été
133 % d’augmentation des décès, 150 % d’accidents de baignade en plus : la saison a été dramatique pour les baigneurs, en mer ou en piscine. Les pompiers appellent à la prudence
L’été meurtrier. Comment qualifier autrement les quatorze décès par noyade enregistrés en mer ou en piscine cette saison ? Jeudi, un homme de 84 ans n’a pas survécu à Cagnessur-Mer. Il a été ramené à la plage par des témoins. Mardi, un baigneur de 86 ans trouvait la mort sur la magnifique presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Dimanche dernier, encore un homme, d’une cinquantaine d’années cette fois, à Cagnes-sur-Mer. Un enfant de trois ans a perdu la vie dans une piscine à Blausasc en juillet. Une hécatombe. Et autant de drames humains insoutenables. Quatorze personnes sont donc mortes noyées dans les Alpes-Maritimes entre le 1er juin et le 18 septembre, selon les chiffres fournis par le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS). Dix en mer (une a succombé lors de son transport), quatre en piscines privées ou en jacuzzi. « L’an dernier, sur la même période, nous enregistrions six morts. L’augmentation est donc de 133 %, et de 150 % pour les accidents de baignade, déplore Jean-Gabriel Delacroy, directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes. Cela confirme la tendance nationale. » Sur le territoire français, près de 500 personnes sont, en effet, mortes par noyade en France entre le 1er juin et le 30 août. Soit une centaine de plus que lors de la précédente enquête en 2015 (1).
Situation inquiétante
Fortes chaleurs, affluence touristique, problèmes de santé, les facteurs sont multiples. « D’importants moyens de surveillance ont pourtant été mobilisés, explique Jean-Gabriel Delacroy. Ceux des communes, des sapeurs-pompiers, des associations agréées, de la police. Nous disposions de plusieurs centaines de maîtres nageurs sauveteurs avec un grand nombre de plages surveillées. Hélas le bilan est tragique. » Une situation d’autant plus inquiétante qu’en cette fin de saison, les postes de secours ferment les uns après les autres. Et le beau temps perdure pourtant, incitant à la baignade. « Il faut rester prudents, la mer est un milieu hostile », rappelle le lieutenant Stéphane Niollon, chef du Centre d’incendie et de secours (CIS) Tour Rouge à Nice. Il est également responsable de la surveillance des baignades de Nice et Beaulieu.
Un appel solennel de la préfecture
Le lieutenant n’a pas rencontré de noyades mortelles sur les plages que ses hommes surveillaient, mais les accidents ont été nombreux. Il rappelle d’ailleurs quelques consignes de sécurité (lire ci-contre). Face à ces quatorze drames et ces huit morts en plus par rapport à l’année dernière, le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes lance un appel solennel: « J’en appelle à la vigilance des usagers qui ne doivent pas hésiter à interpeller une personne qu’il sentirait fatiguée. Même chose pour les proches des baigneurs. »