Canicule : morts de plus qu’un été normal
C’est dix fois moins qu’en 2003 a toutefois souligné, hier, la ministre de la Santé, notant l’importance de la prévention
Avec mille cinq cents morts de plus qu’un été normal, en majorité des personnes âgées, la canicule de cet été a tué dix fois moins que lors du record de 2003, selon des chiffres officiels dévoilés hier. « Pour une canicule qui s’est prolongée [16 jours, ndlr] eta touché 40 millions de personnes, c’est une surmortalité qui reste modérée », a jugé la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, après avoir réuni les acteurs mobilisés pendant la canicule (agence sanitaire, Météo France, Samu...). « Les messages de prévention ont été efficaces et il y a eu une mobilisation très importante des associations, des centres d’action sociale, du milieu hospitalier, des Ehpad ou du monde du travail, en particulier le BTP et la restauration », a-t-elle poursuivi lors d’une conférence de presse au ministère.
Episode caniculaire plus long
La canicule de 2003, qui reste sans équivalent, avait fait entre 15 et 20 000 morts. « En 2003, on ne savait pas ce qu’était une canicule, c’était la mortalité brute d’une société qui n’y était pas préparée. » En 2015, environ 1 700 décès supplémentaires avaient été enregistrés. Le nombre de décès supplémentaires se montait à seulement 700 en 2016 et moins de 400 en 2017. En 2006, année de canicule particulièrement sévère, une surmortalité d’environ 2 100 décès avait été constatée. L’épisode caniculaire de cette année a été le plus long depuis 2006 (16 jours, du 24 juillet au 8 août) et a concerné jusqu’à 67 départements (sur 96 en métropole). Agnès Buzyn a assuré qu’il n’y avait eu « quasiment aucune remontée » des Ehpad.
Et si la surmortalté avait touché les enfants ?
Pour autant, l’association ADPA, qui représente les directeurs d’Ehpad, a jugé que la surmortalité des personnes âgées due à la canicule était « absolument inacceptable ». « Comment aurait-on réagi à une surmortalité de 1 500 jeunes enfants? », s’est interrogée l’ADPA (Association des directeurs au service des personnes âgées) dans un communiqué. De son côté, le porte-parole de l’Association des médecins urgentistes de France a pointé un « problème » concernant les personnes âgées en Ehpad. « L’essentiel des patients que nous voyons arriver aux urgences pendant ces périodes sont des patients qui viennent de ces structures, où ils manquent de personnels, en particulier de personnels infirmiers, de médecins et surtout d’aide-soignantes », a affirmé le Dr Christophe Prudhomme sur RTL. « Aujourd’hui, la canicule fait l’objet d’une gestion de crise », sur des périodes limitées, a, par ailleurs, précisé Agnès Buzyn. « C’est un défi sociétal d’adapter nos villes, de les verdir », a-t-elle ajouté en soulignant que l’impact de la canicule dans les villes était plus important car elles « concentrent la chaleur ».