Étudiants libanais, ils se donnent rendez-vous 34 ans après

À quelques heures de vivre ces retrouvailles inédites, la fébrilité et la joie résonne dans sa voix. Revoir des anciens copains trente-quatre années après… Ca en fait une surprise ! En compagnie de quelques camarades de cette période, Bassam Nasser s’est lancé un sacré défi: retrouver les étudiants avec qui il a pu partager une expérience unique. Celle qui a définitivement marqué sa vie. Flashback en 1984. « Nous étions 300 jeunes Libanais de 17 à 25 ans. Nous avons pu avoir la chance de bénéficier d’une bourse d’études financée par l’ancien premier ministre Rafic Hariri pour passer une année scolaire au sein du CIV. Une expérience inédite pour des enfants de la guerre civile qui se sont retrouvés avec des personnes de toutes confessions, régions et origines… On a grandi en pensant que l’ennemi se trouvait de l’autre côté. Et là, on s’est rendu compte que celui qui se trouvait de l’autre côté eh bien… C’était un ami. »

Un cèdre planté demain

Durant cette année d’apprentissage de la langue française, les possibilités d’avenir se retrouvent élargies : « Beaucoup, comme moi, ont décidé de rester en France à la fin de leurs études, d’autres sont repartis au Liban ou se sont installés de part le monde. On a retrouvé des camarades de classe de l’Australie, jusqu’au Canada ! » Une étape clé dans l’histoire de la majorité d’entre eux. Et c’est pour cela que Bassam Nasser et ses confrères se sont lancé à la recherche de leurs anciens copains… « Au total nous serons quatre-vingt-dix à faire le déplacement. » Une assemblée qui se réunira dès demain pour un moment plus que symbolique : « Avec l’autorisation de la direction du CIV nous allons planter un cèdre du Liban sur le site. Avec une plaque témoignant notre reconnaissance à Rafic Hariri. » Conjointement, une amicale de ces anciens étudiants Améliv 84 verra prochainement le jour. Histoire de ne plus se perdre de vue pour de bon.