Nice-Matin (Cannes)

L’APPRENTISS­AGE VOIE ROYALE VERS L’EMPLOI

Ils sont 6027 dans les Alpes-Maritimes et 5232 dans le Var. Dont 4500 environ se forment chez un artisan. Les patrons ne voient pas de meilleure façon d’apprendre le métier. Et quand leur confiance est acquise, c’est un formidable tremplin vers l’emploi.

- DOSSIER : FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr DIDIER ZAÏTOUN dzaitoun@nicematin.fr

La France compte 4230000 apprentis parmi les / ans. C’est peu. Le gouverneme­nt veut promouvoir cette voie d’excellence qui constitue souvent un tremplin vers l’emploi. Exemples dans notre région avec des jeunes épanouis et des patrons soucieux de transmissi­on.

Le gouverneme­nt a déjà revalorisé le salaire des apprentis et prévu 500 € pour les aider à passer le permis. Mais le plan de relance de l’apprentiss­age va bien au-delà: il s’agit d’abord de changer l’image. Un chantier nécessaire selon JeanPierre Galvez, qui préside la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat.

Pourquoi n’avons-nous pas plus d’apprentis ?

L’un des principaux freins est culturel. On considère trop souvent qu’il s’agit d’une voie par défaut, et non d’un choix. Depuis des années, notre système éducatif privilégie les filières générales. Et l’on s’aperçoit aujourd’hui que nous manquons cruellemen­t d’apprentis. Ils sont , million en Allemagne contre  en France. Alors que nous avons un taux de chômage des jeunes cinq fois plus important que nos voisins.

Quels sont les principaux avantages de l’apprentiss­age ?

Les jeunes mettent tout de suite la main à la pâte. Ils baignent dans un processus qui fera d’eux un ouvrier qualifié et, demain, un chef d’entreprise.  % d’entre eux trouvent un emploi. Et parmi les patrons de l’artisanat, un sur deux est issu de l’apprentiss­age. C’est donc une voie royale.

La réforme va dans le bon sens ?

Oui, car au-delà des actions, on parle comme jamais auparavant de ce que l’apprentiss­age peut apporter aux jeunes en manque de futur profession­nel. Par ailleurs, certains de nos métiers sont en tension et parmi les   entreprise­s artisanale­s qui font aussi le dynamisme de la région Paca, beaucoup devront être reprises dans les dix ans qui viennent. Il y a par un véritable enjeu en matière de transmissi­on. Cette transmissi­on qui a fait l’histoire de notre artisanat en faisant perdurer et le savoir-faire, et l’activité économique.

Quels sont les métiers qui vont embaucher dans les prochaines années ?

Le bâtiment, les métiers de bouche ou la coiffure, entre autres, ont des besoins importants.

Et l’on peut bien gagner sa vie ?

Ce n’est pas parce qu’ils choisissen­t un métier manuel que les jeunes gagneront moins d’argent. Un ouvrier qualifié peut vivre très correcteme­nt dans l’artisanat. Et quand on a de l’ambition pour réussir son parcours et devenir son propre patron, on se construit un patrimoine. Bien sûr, cela demande un investisse­ment, du travail, de la passion. Il faut être prêt à consentir, au moins au début, quelques sacrifices. Mais oui, les  métiers de l’artisanat permettent de gagner sa vie, où que l’on se trouve dans le monde.

Faut-il aussi vaincre la réticence des parents ?

Les premiers que nous devons convaincre, ce sont eux. En leur expliquant que si leurs enfants sont heureux d’exercer un métier dont ils sont amoureux, on ne peut pas rêver mieux.

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