De Paris à Mouans-Sartoux, élan en faveur de SOS Méditerranée
« Notre meilleure sécurité, c’est la solidarité »; « Anina, la petite mendiante devenue major de la Sorbonne »; «Riches de nos identités multiples et partagées »; « Noyé par l’indifférence »... Massés autour du rond-point des Droits des enfants, ils étaient plus de deux cents manifestants, hier, en début d’aprèsmidi à Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), arborant des gilets orange, des pancartes aux messages explicites et des masques blancs, pour exprimer leur solidarité à l’association SOS Méditerranée, sous la forme d’un « cercle de silence » .Délogée de son siège marseillais la veille par une vingtaine d’activistes du groupuscule d’extrême droite « Génération identitaire » qui étaient toujours en garde à vue hier soir, l’ONG a appelé les citoyens à former une « vague orange », couleur des bouées et des gilets de sauvetage, dans quelque 61 villes de France. 2000 personnes ont ainsi manifesté hier à Marseille, plusieurs centaines à Paris et 200 à Nîmes.
180 000 signatures
A l’heure où l’Aquarius, son bateau de secours aux migrants en mer, arrivé jeudi à Marseille, se retrouve menacé de rester à quai faute de pavillon, une pétition avait déjà recueilli 180 000 signatures vendredi soir. « En tant que bénévoles, soulignait hier Sébastien Matton, référent pour l’antenne des Alpes-Maritimes et membre du conseil d’administration SOS Méditerranée France, notre mission est de participer à la mobilisation citoyenne via des événements comme les concerts, les foires, les festivals du livre comme celui de Mouans-Sartoux, mais aussi en milieu scolaire. Tout est tellement noyé dans un magma politique à présent, que l’on oublie notre rôle. On nous criminalise, alors que nous nous conformons pourtant parfaitement aux Conventions de Genève et au droit maritime. Lorsque nous portons secours à une embarcation en détresse en Méditerranée, quelle que soit son origine, nous ne faisons qu’appliquer ce qui est inscrit dans la législation. Et lorsque l’Italie refuse d’accueillir un bateau qui a accueilli des naufragés, c’est elle qui est dans l’illégalité.» Dans la pétition toujours en ligne sur wwww.wemouve.eu, SOS Méditerranée, qui a sauvé plus de 230 000 vies lors de 230 opérations de sauvetage, et qui demeure la seule ONG encore présente en Méditerranée, appelle à une mobilisation citoyenne à l’échelle européenne.