Le conseiller Chems Sallah tacle le maire
La majorité de Jérôme Viaud estelle en train de s’émietter ? Question pas si sotte. Parce qu’à y regarder de près, depuis , ce ne sont pas moins de six conseillers et adjoints qui, de façon volontaire ou non, ont pris leurs distances avec le maire de Grasse et son équipe : l’ancien bâtonnier Jonathan Turillo en , pour raisons professionnelles ; Marguerite Viale en , pour raisons personnelles ; Alexandra Ardisson en , pour rejoindre la Macronie. Et là, en quelques jours
(nos éditions de la semaine dernière), Jean-Paul Camerano et
Brigitte Vidal, dépouillés de leurs délégations, et enfin, Chems Sallah, démissionnaire pour cause de désaccord avec « la forme de pouvoir » exercée par le patron de la ville... Un clash sur fond d’écharpe tricolore. Cette écharpe avec glands à franges d’or (mais oui) dévolue au premier magistrat, dont ce dernier lui reproche d’usurper le port, alors même qu’il ne le représente pas officiellement ! Voilà qui fait beaucoup. Même si l’avantage pour Viaud est sans doute d’y voir désormais plus clair dans l’eau trouble qui submerge généralement les bancs municipaux avant une élection Et les municipales, précisément, c’est dans dix-huit mois...
« Viaud a un problème de management »
Pour Frédéric Perrin, le directeur de cabinet fraîchement débarqué avec la mission « de resserrer les rangs de la majorité », la tâche relève donc de la gageure. D’autant qu’après les mises au point du maire à l’encontre des uns et des autres, la parole se délie. Chems Sallah, « l’usurpateur » jusqu’ici bon soldat, a rongé son frein quelque temps avant de poser des qualificatifs sur les propos tenus à son égard par Jérôme Viaud, propos qu’il juge « injurieux, insultants et blessants (...) visant à
nuire à [son) honneur et à salir [sa] réputation (...) J’estime, dit-il, qu’il aurait été plus judicieux de me remercier pour mon honnêteté et ma loyauté vis-à-vis de mon soutien à la majorité depuis et je rappelle que j’ai voté toutes les délibérations jusqu’à la dernière. » Sallah l’affirme : « L’intention manifeste [de Viaud] représente clairement la volonté de nuire à mon image, ce qui est scandaleux et honteux de la part d’un premier magistrat. Or, j’ai été élu par les Grassois au même titre que [lui] et j’ai exercé mon mandat au sein de la majorité municipale avec fierté et honneur, sans jamais me renier ni être en contradiction avec elle. » Il s’étonne du reproche qui lui est fait quant à son affichage public « alors que le maire l’a toujours soutenu (cet affichage, Ndlr) par SMS et verbalement jusqu’à ma démission et de façon appuyée. » Bref, pour l’ex-conseiller municipal,
le chef de la majorité « manifeste clairement un problème de management confirmé par quatre démissions et deux exclusions, soit six élus ne faisant plus partie de [son] équipe en quatre années de mandat. »
« Leleux ? Je ne comprends pas son ingérence »
Et comme il a du bagou — et de la rancoeur —, Chems Sallah, il balance aussi sur Jean-Pierre Leleux, maire honoraire de la ville et sénateur de son état qui, pour sa part, a commenté l’affaire sur Facebook... « Voilà une intervention pour le moins étonnante pour quelqu’un qui a exprimé, en , son intention de se retirer de la vie politique municipale. Je pensais sincèrement qu’il avait d’autres préoccupations plus importantes, au regard de sa fonction de sénateur, que d’intervenir en urgence pour sauver son protégé (...) Comme de nombreux Grassois, je ne comprends pas son ingérence et cette manière de s’immiscer dans les affaires de la Ville. » Il précise : « J’ai quitté avec dignité et loyauté le conseil municipal de Grasse et ne considère pas m’être placé hors de la majorité. » S’adressant à Leleux : «Sije souhaite me présenter aux prochaines élections, vous ne m’en empêcherez pas et vous ne m’en dissuaderez pas comme vous avez pu le faire en en écartant un de vos conseillers municipaux, aujourd’hui fonctionnaire territorial
(Marc Facchinetti, Ndlr). » Politiquement, il est clair que ça ne sent pas très bon en ce moment du côté de la cité des parfums. Un comble !