Nice-Matin (Cannes)

L’ambassadri­ce d’Israël: «Encourager le dialogue»

Aliza Bin-Noun a lancé en juin, entourée de Benyamin Netanyahou et Emmanuel Macron, une saison d’échanges entre la France et Israël. Elle passait hier par Nice, le temps de cette interview

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC

L’ambassadri­ce d’Israël en France et à Monaco a fait étape hier matin au siège de Nice-Matin. Pour évoquer notamment, le temps d’un entretien, l’état du processus de paix israélo-palestinie­n et la situation des Juifs en France.

Frédérique Vidal, ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, se rend bientôt en Israël. Un signal fort ?

En , lors de sa visite officielle, le président François Hollande a décidé avec Benyamin Netanyahou qu’une saison d’échanges serait organisée en , pour le e anniversai­re de la naissance de l’État d’Israël. Saison que nous avons lancée au mois de juin, au Grand Palais, à Paris, et qui se poursuit jusqu’à fin novembre. La venue en novembre de la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur est une occasion de renforcer encore les liens.

Les actions antisémite­s sont préoccupan­tes en France. Comment agir ?

Soixante-dix ans après la Shoah, que l’on parle encore de la nécessité de lutter contre l’antisémiti­sme, c’est effectivem­ent préoccupan­t. Le meurtre de Mireille Knoll ou celui de Sarah Halimi, auparavant les attentats de Toulouse ou de l’Hyper Cacher à Paris, et toutes les autres manifestat­ions de cette haine, qu’elle soit antisémite ou antisionis­te car on ne peut pas séparer ces deux questions, inquiètent la communauté juive, partout en France. La plupart du temps, il s’agit d’éléments musulmans. Mais pas seulement.

Est-ce un sujet tabou ?

Votre Premier ministre a présenté un plan de lutte contre l’antisémiti­sme, notamment sur les réseaux sociaux. Le gouverneme­nt de Manuel Valls avait déjà renforcé les moyens d’éducation. Mais il faut aussi des mesures de dissuasion. Bien sûr, tous les musulmans ne sont pas des terroriste­s. Mais on ne peut pas ignorer les positions diffusées par des extrémiste­s, en France, contre les Juifs et contre Israël. Il faut faire face. On doit ouvrir les portes. Élargir le prisme. Encourager le dialogue entre les religions. Ce qui passe par l’école et par la pédagogie. L’extrémisme n’est bon nulle part.

Vous dites que Mahmoud Abbas ne veut pas la paix ?

La guerre civile en Syrie, la présence iranienne dans ce pays, l’engagement d’Hezbollah, les déclaratio­ns du Hamas : les menaces contre la sécurité d’Israël se sont intensifié­es au cours de ces dernières années. Benyamin Netanhayou, à l’ONU, a appelé le président de l’Autorité palestinie­nne à venir s’asseoir autour de la table des négociatio­ns pour essayer de résoudre les problèmes. Mahmoud Abbas a refusé. Au contraire, il donne une aide économique pour inciter les familles à s’installer à quelques mètres de la frontière.

À l’inverse, la colonisati­on de Jérusalem Est vaut des critiques à Israël…

L’Unesco a voté contre il y a deux ans, la France a soutenu la première fois une résolution, puis s’est abstenue, mais pour nous c’est très clair : Jérusalem est notre capitale indivisibl­e. Ce que les États-Unis ont reconnu.

En Israël aussi, il existe un extrémisme religieux. Comment le vivez-vous ?

Certains, très religieux, ne serrent pas la main d’une femme. Je n’aime pas, mais je respecte la pratique de chacun. Cela n’atteint en rien à ce que je suis.

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 ??  ?? « On doit ouvrir les portes. Élargir le prisme. L’extrémisme n’est bon nulle part. » (Photo François Vignola)
« On doit ouvrir les portes. Élargir le prisme. L’extrémisme n’est bon nulle part. » (Photo François Vignola)
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