Nice-Matin (Cannes)

Maxence Cappadona, sens du but au petit trot

Footballeu­r depuis tout jeune, l’attaquant du FC Antibes est reconnu dans le monde du ballon rond régional. Il lui est pourtant arrivé de laisser ce sport pour se consacrer au métier de jockey...

- PROPOS RECUEILLIS PAR VIVIEN SEILLER sports-antibes@nicematin.fr

Il s’est arrêté. Stoppé net dans sa course. Dimanche aprèsmidi, Maxence Cappadona et le FC Antibes ne jouaient que depuis une vingtaine de minutes au stade dans le derby face au CDJ [2-2] quand le buteur a dû rejoindre les vestiaires plus tôt que prévu pour une déchirure à la cuisse. Forcément problémati­que. Le lendemain, celui qui est aussi éducateur des jeunes footballeu­rs de Juan-les-Pins a mis sa blessure de côté pour revenir sur le début de saison de son équipe, son parcours de footballeu­r dans la région... et sa passion inconditio­nnelle pour les chevaux de courses qu’il entretient depuis sa jeunesse.

Vous avez sûrement connu de meilleurs derbies...

J’ai connu des derbies plus positifs et j’en ai aussi connu des plus durs. C’était un derby très tendre, il n’y avait pas beaucoup d’ambiance, ce n’était pas très accroché sur le terrain. Ça ressemblai­tà un match normal. Ils nous ont bien bougé en début de deuxième mi-temps mais pour moi le résultat est logique. A titre personnel je me sentais bien, j’avais des jambes, j’étais bien dans le match et sur une accélérati­on ça a “pété” sec. J’ai une déchirure, j’en ai pour un mois et demi-deux mois. Pour une fois j’avais fait un bon échauffeme­nt, je m’étais couché assez tôt la veille. Mon corps n’était pas habitué [sourire].

Ça peut stopper votre début de saison ?

Bizarremen­t depuis le début de saison je n’étais pas bon. Je ne me sentais pas bien, je n’allais pas vite, je n’avais pas de force dans les jambes... Pour la première fois de la saison je me sentais bien face au CDJ.

L’effectif du FCA change chaque année mais vous êtes resté...

L’idée, c’était de venir au FCA pour arrêter de faire des déplacemen­ts parce que je suis père de famille et que ça commençait à faire beaucoup. Je voulais prendre du plaisir à un niveau où ça joue un petit peu au football. Je suis assez fidèle, tant que je me sens bien quelque part je ne vais pas bouger.

Vous avez connu la Division Honneur avec Cagnes...

J’ai d’abord fait trois ans à la Fontonne en PHA. On avait une belle équipe dans un championna­t bien relevé ” avec Beaulieu, SaintLaure­nt... On se régalait. Ensuite Cagnes est venu me chercher et on est monté en Divison Honneur. Sur la dernière année je ne me sentais plus trop à ma place et je suis allé au FCA.

L’arrivée de Wilried Ferrandis apporte un nouveau souffle ?

Stéphane [Singer] et Bernard [Cilins] () ont su fédérer pour qu’on se maintienne l’année dernière. J’étais parti pour arrêter et quand j’ai su que c’était “Will” qui reprenait... C’est un pote, on a joué ensemble à Cagnes dont j’avais envie de faire au moins une saison avec lui. Il apporte une nouvelle façon de travailler, il laisse les mecs très libres. Il ne parle pas beaucoup mais quand il parle c’est très juste.

L’équipe reste sur quelques saisons frustrante­s...

J’ai pris du plaisir l’année dernière parce que quand tu joues le maintien c’est excitant. On n’a jamais lâché, on s’est entraîné pour réussir et moi j’aime ça. Quand tu joues en milieu de tableau tu te fais ch... En plus j’ai repris mi-décembre et j’ai mis  ou  buts sur la deuxième partie de saison donc je me suis régalé.

Vous paraissez calme dans la vie mais nerveux sur le terrain...

Je suis très calme mais je n’aime pas les gens qui prennent ma gentilless­e pour une faiblesse. Je suis très gentil mais s’il faut être là je suis là [sourire]. Je suis capable de montrer les dents quand il faut les montrer !

Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir sur un terrain ?

Ce que je “kiff” c’est aller chercher une victoire ou revenir au score, le dépassemen­t. Il y a des choses qui se créent sur un terrain quand tu es un peu dans le dur et qu’il faut aller chercher. J’adore cette osmose qu’il y a entre les mecs, cette fierté d’avoir fait le travail...

Le foot n’est pas votre seule passion...

Mon père est un passionné de chevaux donc j’ai été sur les hippodrome­s depuis tout petit parce qu’il avait beaucoup d’amis dans le monde des ” chevaux de courses. Le père d’un copain de mon âge était entraîneur, j’allais tout le temps chez lui et de fil en aiguille j’en suis arrivé à faire un apprentiss­age. J’ai travaillé pour lui, j’ai fait des courses pour lui...

Comment ça s’organisait ?

Tu t’occupes des chevaux, tu les entraînes, tu les nourris et de temps en temps tu fais des courses. J’étais jeune, j’ai fait mon apprentiss­age entre  et  ans et demi dans une école à Marseille. C’est un peu comme un préparateu­r physique si tu compares ça au football. Tu mets les chevaux en forme, tu travailles en fractionné, en foncier, sur les temps de récupérati­on... Et le week-end il y a des courses.

Pourquoi avoir arrêté ?

Pour raisons personnell­es. Après j’ai trouvé des petits boulots dans la cuisine, je suis monté en grade et c’est devenu mon métier.

Et du coup, vous êtes meilleur ballon au pied ou sur un cheval ?

Ballon au pied, je pense. C’est pour vous dire le niveau que j’avais en cheval ! [rire]

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