CANNES-GRASSE Collèges : les réseaux sociaux tenus à l’oeil
Si la loi interdit l’usage des téléphones dans leur enceinte, les collèges doivent parfois régler des conflits issus des réseaux sociaux et misent sur la prévention
Depuis cette rentrée, la loi du 30 juillet 2018 interdit l’usage des portables dans l’enceinte des collèges. Une mesure déjà appliquée dans tous les établissements depuis longtemps. « Une mesure bien respectée par les élèves », indique Sylvie Salucci, principale du collège Canteperdrix à Grasse. Mais une mesure qui légitimise cette mise à l’index. Comme au collège des Mûriers à Cannes, par exemple, où l’interdiction déjà écrite dans le règlement intérieur va être renforcée. Mais même si les mobiles proscrits sont invisibles, les relations sociales derrière les écrans entre élèves sont une réalité que les établissements ne peuvent guère ignorer.
Journée de l’élégance aux Campelières
Au collège des Campelières, le portable était consigné au fond des sacs avant la loi. Mais Karen Charneau, la CPE le constate : « On note une recrudescence des problèmes liés aux réseaux sociaux chez les plus jeunes ». En réponse, la Brigade de prévention de la délinquance juvénile vient parler aux collégiens des dangers d’Internet et du cyberharcélement. Organisées au collège, des journées de l’élégance tentent de contrer la vulgarité en ligne qui n’a rien de virtuelle entre ados. L’aspect positif ? « Les élèves confrontés à ces problèmes viennent nous en parler. On doit parfois régler des conflits. Des fois, cela va jusqu’à la plainte de parents contre d’autres parents », témoigne la CPE.
La semaine des parents au collège des Mûriers
« On a pu avoir à régler des conflits entre élèves qui s’exprimaient sur Snapchat. L’appui de la loi permet de pointer du doigt la dangerosité des réseaux sociaux », explique Eric Petros, principal pour la 3e année au collège des Mûriers à Cannes. Un établissement situé en REP avec un public social fragile. Aussi, ce chef d’établissement prend-il « son rôle de coéducation » à coeur en misant sur la prévention. Depuis lundi, c’est la semaine des parents dans ce collège jusqu’à vendredi. « On profite des élections des associations de parents d’élèves pour proposer des ateliers pour les sensibiliser à l’usage des réseaux sociaux ».
Prix contre le harcèlement à Carnot
Au collège Carnot à Grasse, où les téléphones étaient également interdits depuis longtemps, Joël Rouvier, principal, se félicite que « le collège soit un des seuls lieux où les adolescents sont libérés de l’emprise des réseaux ». Au coeur des préoccupations de l’équipe éducative, la lutte contre le harcèlement sur la toile, pour lequel le collège a obtenu un Prix académique pour ses actions. «C’est un travail de formation et d’éducation. On est très présent sur le terrain. Quand il y a des messages de harcèlement, on les incite à nous en faire part. On a réussi à créer un climat de confiance. Mais les parents doivent faire le relais », précise-t-il. Des parents parfois en difficultés pour gérer l’usage du fameux « précieux ». Car dès un pied hors du collège, les voila tous rallumés et les pouces dehors… Seulement 10 % des collégiens ne seraient pas en possession d’un mobile.