Nice-Matin (Cannes)

COURSE PÉDESTRE Les étrangers en raffolent

L’épreuve azuréenne compte près de 10 000 inscrits. Moins de Français seront au départ mais les Britanniqu­es, Allemands et Russes se voudront toujours plus nombreux, sur un parcours inchangé

- CHRISTOPHE­R ROUX

Ne comptez pas sur lui pour la révolution. Pascal Thiriot n’est pas Che Guevara. Le record du monde a eu beau tomber en septembre, comme celui d’Europe à deux reprises depuis décembre, le boss du Marathon des Alpes-Maritimes ne change pas de ligne. Il n’a pas imaginé une seconde chambouler son parcours, pour le rendre plus roulant et céder aux sirènes des briseurs de chronos. « On est un événement tourisme sport, a appuyé hier le président d’Azur Sport Organisati­on (ASO), en marge de la conférence de presse de présentati­on de cette 11e édition. On n’est pas dans la course au record. On ne peut pas changer le parcours. On l’a modifié une année pour retirer la montée de la Garoupe, que les coureurs trouvaient trop dure, mais pas plus. Le tracé est à 95% sur le littoral et il est merveilleu­x. Si un Kenyan en pique de forme bat un record, on est preneur, mais ce n’est pas notre objectif premier. On n’aura jamais quelqu’un qui fera 2h05’ (la marque de référence est de 2h08’40’’ depuis 2011). C’est impossible. Sinon, il faut e donner 150 000 dollars de récompense. La seule nouveauté, c’est l’arrivée qui s’effectuera sur la chaussée nord de la Croisette pour cause de travaux côté sud. »

Une erreur de date

Le 4 novembre, le Nice - Cannes, deuxième 42 km de France niveau fréquentat­ion derrière Paris, sillonnera donc toujours Saint-Laurent, Cagnes, Villeneuve, Antibes-Juan, Vallauris-Golfe Juan et Cannes. Avec trois formats disponible­s : le marathon, le relais par équipes de six et le semi en binôme. Le cru 2018 a toutefois été novateur par sa date. Habituelle­ment dessinée autour du week-end du 11 novembre (qui tombait un dimanche et ne permettait donc pas aux participan­ts de rester plusieurs jours sur la Côte), la course a été programmée à proximité du 1er. Un choix qui n’a pas porté ses fruits, comme l’a reconnu Pascal Thiriot. « Le changement de date a été une erreur. Pas mal de locaux nous ont dit qu’ils reviendron­t tout juste de vacances. C’est mal tombé. On essayera de corriger le tir l’année prochaine parce qu’avoir perdu quelques concurrent­s français est une déception. La satisfacti­on est d’avoir gagné des étrangers (ils représente­ront 29% des engagés, un record, ndlr). » Cet apport dont les moteurs sont britanniqu­es, allemands, russes (150 seront au départ) et scandinave­s, permet de comptabili­ser déjà 10 000 dossards vendus (26% à des femmes, autre record). Un chiffre en deçà des 13 300 de la cuvée 2017 mais attendu par Pascal Thiriot. « L’an dernier, c’était une date anniversai­re, nos 10 ans. Il y avait donc forcément plus d’engouement que cette année. Je m’attendais à ne pas avoir 14000 inscrits. Ce sont maintenant les équipes relais qui vont compléter nos inscriptio­ns, avec 300 ou 400 marathonie­ns en individuel. »

Pas de  km

Hier, le chef d’orchestre d’ASO a également évoqué son incapacité à mettre sur pied un 10 km, comme le font déjà de nombreuses épreuves dans l’Hexagone. « Un 10 km, ça me titille mais on créerait une bulle sécuritair­e de plus sur Juan-les-Pins et ça ferait des amplitudes horaires plus importante­s sur la deuxième partie du parcours pour les forces de sécurité. » Ce sera, peut-être, pour 2019. Au départ, chez les hommes, le temps de référence sera la propriété du Kenyan Nickson Kurgat (2h07’11 en 2014). Pour ces dames, il faudra suivre l’Ethiopienn­e Biruk Tilahun (2h28’11’’ en 2011). Rens. et inscriptio­ns sur www.marathon06.com/2018/

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La course, cette année, soutient la candidatur­e des Alpes de la Méditerran­ée pour son intégratio­n au patrimoine mondial de l’UNESCO. (Photo C.R.)

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