En CE1, “un élève sur deux a des difficultés en calcul mental”
En début de CP, « ils sont 23 % à avoir des difficultés à reconnaître les lettres dictées », révèle le ministre de l’Education après la publication des évaluations nationales
Le ministre de l’Education a révélé les résultats des évaluations nationales en français et en mathématiques pour les élèves de CP et de CE1. Critiqués par les syndicats d’enseignants, Jean-Michel Blanquer affirme que ces résultats seront un « outil » pour les parents et les professeurs pour contribuer à la réussite des enfants. Jean-Michel Blanquer a rendu, hier, son premier bulletin, et ce n’est pas fameux. En CE1, « un élève sur deux a des difficultés en calcul mental, et 47 % ont des soucis pour résoudre des problèmes ». Vingt-trois pour cent des élèves en début de CP ont des difficultés à reconnaître les lettres dictées, et 30 % des CE1 lisent moins de trente mots par minute, alors que l’objectif national est de cinquante mots.
Coéducation parents-profs
Très critiqués par les syndicats d’enseignants, ces tests ont été menés dès le 17 septembre auprès de plus de 1,6 million d’écoliers en CP et CE1. Leurs résultats seront transmis aux parents directement par les professeurs, qui inciteront ces derniers à contribuer à la progression de leurs enfants. « Les enseignants recevront les parents pour leurs restituer les résultats des tests et leur dire ce qui est prévu pour que leur enfant progresse dans ses apprentissages », explique JeanMichel Blanquer. En ce sens, les professeurs proposeront des « solutions d’accompagnement personnalisées », dans une optique de promouvoir la « coéducation ». « Avoir des objectifs partagés entre les parents et l’école » est un des objectifs du ministre, ces évaluations seront donc un « outil de discussion avec les parents », pour qu’ils contribuent à la réussite de leurs enfants. Par exemple, si des élèves ont des difficultés en français, les parents seront incités à « lire à voix haute des histoires à leurs enfant pour renforcer leur vocabulaire ».
Aucun élève laissé de côté
« C’est à l’école d’apporter à l’enfant ce que sa famille n’a pas pu lui donner », estime le ministre, qui explique certains résultats par des « difficultés sociales et familiales ». «On ne doit laisser aucun élève de côté », assure-t-il. Face aux critiques qui dénoncent ces tests comme facteurs de stress pour les écoliers, Jean-Michel Blanquer martèle qu’ils sont « un levier pour leur réussite », créés « dans un esprit de bienveillance ». Le ministre de l’éducation devait y présenter hier au Conseil supérieur de l’éducation un projet de loi visant notamment à rendre l’école obligatoire dès 3 ans à la rentrée 2019, contre six actuellement. Une réforme qui permettrait, selon lui, de mettre l’accent dès l’école maternelle, sur « l’acquisition du langage ». Il prévoit par ailleurs de réformer la formation des enseignants pour « renforcer leurs compétences ».