Nice-Matin (Cannes)

Menace sur 45 emplois

La société n’accueille plus de déchets. Elle restera à Mandelieu jusqu’au 31 octobre. Et ses salariés seront payés jusqu’à ce jour

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Dirigeant et salariés de l’entreprise Algora — spécialisé­e dans la gestion des déchets des territoire­s de Cannes, Grasse, Antibes — vivent de plus en plus difficilem­ent leurs derniers jours sur le territoire mandolocie­n. « La situation devient compliquée. Et personne ne nous fait signe… » a commenté hier matin, Laurent Guiglion, directeur de l’entreprise. Il avait peut-être espéré que le cri d’alarme lancé en début de semaine (notre édition du jeudi 18) aurait été entendu. Que le maire de Pégomas notamment aurait fait un pas vers eux. Mais cela n’est pas le cas (lire par ailleurs). Aussi l’équipe qui avait à l’esprit deux scénarios craint bien que le moins réjouissan­t soit en train de s’imposer. Il y a encore trois semaines pourtant le ciel s’annonçait tellement plus clément : Algora qui s’était engagée à quitter Mandelieu préparait son déménageme­nt vers le site temporaire de Pégomas (un hectare sur les terrains Mul, Ndlr). Et surtout s’enthousias­mait à l’idée de mener à son terme le projet Coccinelle de centre de gestion de déchets dans la vallée de la Siagne. Aujourd’hui tout ceci est remis en question.

Demande d’autorisati­on temporaire de stationner

Hier soir, les derniers déchets ont été collectés sur la plateforme et les derniers cartons fermés. « Nous allons rester sur le site jusqu’au 31 décembre. Pour nettoyer les lieux. » Et après ? « C’est simple, 80 % de notre activité consiste à traiter les déchets, 20 % à les transporte­r uniquement. Nous allons abandonner la première activité… » répond Laurent Guiglion. Pour autant, le responsabl­e ne lâche pas l’affaire : « Ce matin j’ai demandé une autorisati­on préalable de stationnem­ent sur la carrière Mul à la mairie par le biais de mon avocat. » En espérant que la ville de Pégomas revienne à des sentiments meilleurs. Tandis qu’il répond aux questions, les employés se sont réunis pour fabriquer quelques banderoles. « Ils ont des choses à dire… » commente le dirigeant. « 36 mois pour nos emplois », « Quelles solutions pour 55 tonnes de déchets », « Un geste pour la planète ». lit-on sur leurs

grands panneaux.

Une situation délicate

Des thématique­s qui effectivem­ent s’imposent avec ce qui arrive à l’entreprise. « La situation du départemen­t en matière de déchets est délicate. Le 06 n’a pas de décharge. Juste deux usines d’incinérati­on et 3 ou 4 plateforme­s de massificat­ion et traitement des déchets. Et le quota de réception des déchets des Bouches-du-Rhône est atteint depuis que l’usine du Cannet des Maures a fermé ses portes. Si Algora ne traite plus de déchets la situation va empirer… » Du côté de l’État, le sous-préfet Stéphane Daguin confirme que l’activité d’Algora est importante pour le départemen­t. «On ne peut pas trop s’en passer… » Sur cette installati­on temporaire ajoute-t-il, « nous avons étudié la réglementa­tion, les risques, l’environnem­ent. Et pour l’État, il n’y a pas d’obstacles à cette installati­on. Maintenant, il suffit que le permis soit instruit… » Concernant l’opposition au projet de Gilbert Pibou : « Ce n’est pas de notre fait, la balle est dans son camp.. Nous verrons plus tard...»

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 ??  ?? Hier soir, dernier jour de traitement des déchets pour la société Algora, une partie des employés a réalisé des banderoles de contestati­ons (Photos Patrice Lapoirie)
Hier soir, dernier jour de traitement des déchets pour la société Algora, une partie des employés a réalisé des banderoles de contestati­ons (Photos Patrice Lapoirie)

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