Colonel Edel : « Le silence des armes depuis 2006 est la plus belle réussite de la Finul »
Chef de corps du 21e Régiment d’infanterie de Marine de Fréjus, le lieutenant-colonel Frédéric Edel est le patron de la Force Commander Reserve (FCR) de la Finul depuis juillet. Susceptible d’intervenir à tout moment, au profit de tous les casques bleus déployés au Sud Liban, il a sous ses ordres quelque 800 soldats. Interview.
Quelle est la principale mission de la FCR ?
Armée par la France depuis , la FCR a pour vocation d’intervenir en cas de clash sérieux au profit de l’ensemble des contingents alliés déployés au Sud Liban. Elle constitue le fer de lance de la Finul et peut intervenir n’importe où dans la zone d’opération, soit sur un territoire d’environ km.
Les forces dont vous disposez peuvent-elles
s’interposer face à l’armée israélienne ?
Si Tsahal décidait de lancer une offensive comme en , on ne ferait clairement pas le poids. Mais notre mission n’est pas d’arrêter l’armée israélienne. C’est au contraire de créer les conditions pour maintenir la paix. Et on s’en sort plutôt bien : le silence des armes depuis est la plus belle réussite de la Finul.
Ça relève plutôt du miracle quand on sait que le Liban et Israël sont toujours officiellement en guerre…
Les affrontements de ont fait prendre conscience à l’État libanais qu’il fallait absolument qu’il soit présent au sud du fleuve Litani. Le Hezbollah a tiré sa légitimité non seulement de sa résistance acharnée à l’armée israélienne, mais aussi de cette absence de l’État. Depuis , les Forces armées libanaises (FAL) sont déployées dans le Sud Liban et elles contrôlent enfin l’ensemble du territoire et la frontière avec Israël. À nous d’aider les FAL à monter en puissance quantitativement et qualitativement, car plus les FAL seront fortes, moins le Hezbollah aura des raisons d’exister.
Comment faites-vous justement pour aider les FAL ?
En patrouillant systématiquement avec elles le long de la frontière : ça rassure Israël, qui nous observe en permanence. Et en organisant des entraînements conjoints. J’ajouterais les millions d’euros par an de cession d’équipements militaires français au profit de l’armée libanaise.
Comment décririez-vous la situation actuelle ?
Il n’y a pas de menace directe, mais le risque reste important de par les ingérences extérieures et les relations compliquées entre les différentes communautés.