Nice-Matin (Cannes)

Olivier Faure: «Le PS est le parti de la crédibilit­é»

Invité d’honneur de la Fête de la Rose renaissant­e, hier au Cannet, le premier secrétaire du Parti socialiste a fait passer sa conviction de jours meilleurs, sur la base d’une logique de propositio­n

- THIERRY PRUDHON

Le Parti socialiste azuréen a renoué, hier au Cannet, avec sa Fête de la Rose, en jachère depuis 2015. Cette année-là, alors tête de liste aux régionales, un quasi-inconnu au plan national, député-maire de Forcalquie­r, en avait été la vedette… Christophe Castaner a depuis fait un sacré bout de chemin, non sans avoir quitté le PS. Olivier Faure, qui lui a succédé dans le rôle d’invité d’honneur, a lui choisi de rester fidèle au vieux rafiot socialo. Et quand bien même il doit pour l’instant écoper de toutes parts pour simplement le maintenir à flot, le premier secrétaire élu en mars croit à la renaissanc­e du PS.

« Nous montrer à nouveau inventifs »

« Les Français se sont couchés avec l’espoir d’avoir Rocard et ils se sont réveillés avec Giscard, voire Fillon ou Juppé. La droite a bel et bien gagné en 2017.» Quelques croupières taillées en préambule à Emmanuel Macron – «néo-libéral, homme d’un clan, Président des riches» – comme à Jean-Luc Mélenchon – « ces deux-là forment un duo, ils se sont choisis » –, Olivier Faure a livré aux 150 militants azuréens présents (contre 250 en 2015) les raisons d’envisager des jours meilleurs. Parce que « le PS est le parti de la raison, de la crédibilit­é, des projets soutenable­s » et qu’il « n’a pas été remplacé» à gauche. « Notre histoire est faite de crises et de renaissanc­es, être à gauche c’est difficile. » Et d’exhorter à la créativité : « Nous nous sommes trop longtemps reposés sur un mouvement de balancier qui faisait que nous revenions au pouvoir lorsque la droite était usée. Le désert que nous traversons constitue une chance de nous montrer à nouveau inventifs.» Olivier Faure a ainsi balayé à grands traits le projet européen du parti, posé sur « des idées simples mais fortes » :investisse­ment de 500 milliards sur cinq ans dans la transition énergétiqu­e; lutte contre la concurrenc­e intracommu­nautaire à travers un Smic européen calé à 70 % du salaire médian de chaque pays; politique migratoire qui ne repose pas sur les barbelés mais fasse que les migrants puissent rester vivre chez eux…

L’inventaire arrive

«Le PS doit être capable de se repenser de fond en comble », a-t-il admis en annonçant la mise en oeuvre de l’inventaire du quinquenna­t Hollande, tout en affirmant sa « fierté de ce qui a été accompli», ainsi que la consultati­on systématiq­ue des militants sur tous les sujets. « Rien ne s’arrêtera», a-t-il promis. Auparavant, le seul parlementa­ire socialiste du départemen­t, le sénateur Marc Daunis, avait parié sur « l’intelligen­ce collective pour passer outre les chicanerie­s et ne pas être condamnés à choisir entre droite extrême et extrême droite », tandis que l’eurodéputé­e du SudEst Sylvie Guillaume avait invité à « argumenter contre les démagogues, pour une Europe qui protège, une Europe du progrès social, en dépassant les seuls slogans pour avancer sur la protection de l’environnem­ent, la défense des droits ou l’asile ». Le 1er secrétaire départemen­tal Xavier Garcia le pense, Olivier Faure va sortir le PS de l’ornière où il s’est enfoncé. « Tu as les qualités pour ça : la lucidité, le refus de la division. Ce sera long mais tu as déjà remis le parti au travail.»

Fierté et fidélité

Lui aussi a insisté sur la nécessité d’être dans la propositio­n permanente, adaptée à la sociétéduX­XIe siècle, «carà6% le vote utile en notre faveur n’existe plus», tout en affichant «sa fierté que son père, qui avait commencé à travailler à dix-sept ans, ait pu partir en retraite à soixante ans grâce à François Hollande». Pour ce redresseme­nt qui «ne se fera pas en un jour», comme l’a rappelé Chantal Garcia-Abia, secrétaire de la section du Cannet et cheville ouvrière en chef de cette Fête de la Rose, le PS peut compter sur quelques inconditio­nnels. A l’image de Sophie Jourdan. Seule salariée du Parti dans le départemen­t, elle a dû être licenciée du fait de ses difficulté­s financière­s. Hier soir, elle était pourtant toujours aux premières loges, enthousias­me apparemmen­t intact…

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(Photo Patrice Lapoirie) Olivier Faure, sur la gauche, parmi les militants socialiste­s, hier soir au Cannet.

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