Ryad admet que Khashoggi a été tué dans son consulat à Istanbul
L’Arabie saoudite a admis hier, 17 jours après la disparition de Jamal Khashoggi, que le journaliste saoudien avait été tué à l’intérieur du consulat du royaume à Istanbul, sans toutefois révéler d’informations permettant de localiser son corps. Dans le même temps, les enquêteurs turcs ont poursuivi leurs investigations, fouillant notamment une vaste forêt proche d’Istanbul, et Ankara a annoncé qu’elle allait « tout » révéler sur cette affaire qui a suscité une onde de choc mondiale et terni l’image de Ryad. L’ONU et des ONG ont demandé une enquête indépendante, Berlin a jugé « insuffisantes » les explications de Ryad sur les circonstances du décès du journaliste et Londres a appelé à ce que les responsables soient jugés pour leurs actes. La confirmation de sa mort a été relayée peu avant l’aube par l’agence de presse officielle saoudienne SPA, qui a évoqué, citant le parquet, une «rixe» au consulat du royaume à Istanbul.
« Bagarre et rixe »
« Les discussions qui ont eu lieu entre lui et les personnes qui l’ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing (...), ce qui a conduit à sa mort », a indiqué le procureur général Saoud al-Mojeb. Il n’a pas précisé où se trouvait le corps. Deux hauts responsables ont été limogés et 18 suspects ont été arrêtés, tous Saoudiens, a précisé le parquet. L’annonce saoudienne a été saluée comme un « pas très important » par le président américain Donald Trump, grand allié de l’Arabie saoudite. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a déclaré que les explications données par Ryad sur la mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi ne répondaient pas à toutes les questions et réclamé une « enquête exhaustive et diligente ».