patient sur non diagnostiqué
Ni le patient ni son entourage (y compris médical parfois) ne rattachent ces signes à un éventuel problème cardiaque.
Débit insuffisant
Pour comprendre ces symptômes, quelques explications sur la maladie sont nécessaires. « L’insuffisance cardiaque c’est l’incapacité du coeur à produire un débit suffisant pour assurer les besoins des organes, résume le Dr Kesri-Tartière. La pompe cardiaque est atteinte soit par un affaiblissement de la force de contraction du muscle cardiaque, soit par une perte de sa souplesse. Cela entraîne une accumulation d’eau et de sel dans le corps. Cette eau s’accumule dans les poumons provoquant des oedèmes, donc une prise de poids rapide, un essoufflement à l’effort Le retour à domicile après une hospitalisation doit être bien préparé. « Il faut sécuriser cette période au cours de laquelle le patient est vulnérable avec un risque reconnu important de réhospitalisation. Le passage d’une infirmière libérale peut permettre d’accompagner ce retour au domicile. L’idéal est d’organiser une visite chez le généraliste deux semaines après la sortie de l’hôpital et chez le cardiologue au bout d’un mois comme le propose le programme PRADO [un dispositif mis en place par l’assurancemaladie et une fatigue intense. Associés ou seuls, ces symptômes (EPOF) devraient conduire à consulter immédiatement un médecin.» Ce qui est loin d’être systématiquement le cas. Avec, à la clé, une vraie perte de chance. Car, « prise en charge tôt, l’insuffisance cardiaque peut être significativement améliorée. L’arsenal thérapeutique agit sur la fonction pour le retour à domicile, ndlr]. Des prises en charge innovantes se mettent également en place dans notre département pour développer l’hospitalisation à domicile chez ces patients. Tous ces dispositifs permettent de sécuriser cette période mais restent encore à mieux organiser. » Le patient va devoir adapter son mode de vie : alimentation moins salée et surtout activité physique. « Il n’est jamais trop tard pour s’y mettre, pour cela, il faut connaître ses ressources et ses limites. » Le GICC a mené deux études pour connaître le niveau d’information des patients. Elles révèlent qu’une grande partie des malades ne connaissent pas le nom de leur pathologie. Il apparaît qu’une fois hospitalisés, seulement % des patients déclarent avoir été informés par l’équipe médicale qui les prenait en charge à l’hôpital d’être atteints d’insuffisance cardiaque. Et un patient sur quatre pense être ... « insuffisant respiratoire » ! Plus inquiétant encore, d’autres données publiques indiquent qu’en France, un patient sur deux souffrant d’insuffisance cardiaque ne serait pas diagnostiqué. des sociétés savantes. En aigu, on utilisera plutôt des traitements permettant d’éliminer les oedèmes et l’essoufflement (des diurétiques), voire des tonicardiaques et même des supports mécaniques (une pompe artificielle) quand le coeur est trop faible. Plus tard, on privilégiera des médicaments qui mettent le coeur au repos et facilitent Dr Lamia Kesri-Tartière son Cardiologue travail comme les bêtabloquants. Si la maladie est très avancée, la pose de stimulateurs cardiaques, de défibrillateurs voire la greffe peuvent être envisagés », résume le Dr KesriTartière. Des traitements à vie, mais « accompagnés ». L’hôpital Léon-Bérard, à l’instar d’autres établissements de la région, propose aux
patients de rejoindre un programme de rééducation cardiaque à l’effort avec un programme d’éducation thérapeutique. Un quotidien à réorganiser pour retrouver une qualité de vie.