FOOTBALL Nouveau départ ?

Mario Balotelli n’a pas encore marqué cette saison. Contre l’OM, club qu’il devait rejoindre cet été, il sera titulaire et très attendu

Mario Balotelli est un habile communicant, qui ne parle jamais - ou presque - dans les médias, mais qui utilise les réseaux sociaux pour faire passer des messages. Hier, il a posté une photo, avec les logos de l’Olympique de Marseille et de l’OGC Nice, sur laquelle on le voit pointer du doigt le blason des Aiglons. La légende de cette publication sur Instagram ? « I’m pointing the right direction (Je pointe la bonne direction) ». Le rendez-vous du soir est le sien. Balotelli se sait attendu. Il adore ça. Il sera épié parce que c’est sa vie, mais aussi parce qu’il aurait dû porter le maillot de l’OM sans la gourmandise de son agent Mino Raiola et la fermeté des dirigeants niçois qui se sont fait un malin plaisir de clamer que leurs homologues olympiens ont raté l’attaquant pour 1,5 million d’euros. Le feuilleton de son vrai faux transfert a gâché sa préparation. L’Italien s’imaginait ailleurs, il s’est rendu à la Commanderie le 8 juillet pour discuter avec JacquesHenri Eyraud, le président olympien, et Dimitri Payet, le capitaine, ce qui n’a évidemment pas été du goût des Ultras de la Populaire Sud avec lesquels il entretient des rapports distants depuis. Charmé par le projet de Rudi Garcia, qui voulait en faire son « grantatakan », Balotelli a jusqu’au bout espéré rejoindre Marseille qui lui offrait un salaire avoisinant les 700 000 euros par mois. « On a tout fait pour qu’il vienne, mais on n’a pas trouvé d’accord à la fin ,a confié Andoni Zubizaretta, le directeur sportif marseillais, à La Provence. L’avancée des négociations nous a fait penser qu ça se ferait. Avec Mario, on a marché ensemble à certains moments, mais pas à d’autres... »

« C’est un décor fait pour lui »

Balotelli s’est finalement résolu, le 20 août, à rester sur la Côte d’Azur, où il n’est pas malheureux et a réussi les meilleures saisons de sa carrière. Il profite de la bienveillance de Patrick Vieira qui le connaît par coeur mais ne lui pardonne rien, comme lorsqu’il est arrivé en retard, il y a deux semaines, en salle de musculation sans aucune raison valable. L’Italien a fait demi-tour, sans broncher. Avant Paris, le coach n’avait également pas jugé nécessaire de lui annoncer son statut de remplaçant avant les autres. Ces derniers temps, Balotelli marche au pas. Il cravache pour retrouver son poids de forme qui n’est plus très loin, à en croire son corps affûté qu’il exhibe sur ses réseaux. Depuis une dizaine de jours, il a quitté le palace monégasque où il dormait depuis plusieurs mois pour emménager dans une luxueuse villa, avec vue plongeante sur la rade de Villefranche-sur-Mer et la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat. Il cohabite toujours avec l’un de ses meilleurs amis qui occupe ses journées à faire du sport et manger sainement. L’exemple à suivre... Remplaçant contre Paris et écarté à Toulouse, Balotelli sera titulaire, ce soir, contre l’Olympique de Marseille, un adversaire qui l’anime beaucoup plus que d’autres. Lors de son premier match en rouge et noir, en septembre 2016, il n’était pas prêt, voire à la rue, mais cela ne l’avait pas empêché d’inscrire un doublé. Balotelli adore les derbys, depuis toujours. « Il n’en fait pas du tout une affaire personnelle de ce match, souffle un proche. Un Nice - OM, c’est un décor fait pour lui, tout simplement...» En interne, on le dit « affûté comme jamais », « épanoui » et « très motivé ». On croise même les doigts pour que son premier but de la saison intervienne, ce soir, contre l’OM, à l’Allianz Riviera, et que l’histoire reparte de plus belle. C’est tout sauf improbable. Balotelli n’a pas été convoqué en équipe d’Italie, à la grande joie du staff qui lui a préparé des séances personnalisées afin de rattraper son retard dû à une préparation effectuée en dilettante. En conférence de presse, invité à parler de son compère, Allan SaintMaximin n’en a dit que du bien, alors que sur le terrain, ces deux-là ne s’entendent pas depuis le début de saison. « Je n’ai aucun souci, ce sont des grands joueurs », dit Patrick Vieira qui va relancer ce duo qui a de l’allure, sur le papier...