Nice-Matin (Cannes)

DES PRODUITS FRAIS À PRIX BRADÉS

Des commerçant­s proposant à coût réduit leurs produits périssable­s : c’est Too good to go, le marché anti-gaspi 3.0

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Le phénomène fait fureur à Antibes, Cannes et Grasse : des commerçant­s proposent à bas coût leurs produits périssable­s grâce à Too good to go, le marché anti-gaspi ..

Rien de plus rageant que de jeter ce qui pourrait être consommé. Pourtant, chaque jour, les profession­nels antibois travaillan­t des denrées périssable­s se retrouvent devant la réalité : quand y’en a trop, il faut s’en débarrasse­r. « L’autre solution c’est que l’équipe savoure la production qui ne peut plus être en vitrine puisque nous ne la gardons pas plus de deux jours. Mais bon, au bout d’un moment ce n’est pas possible de manger

l’intégralit­é de ce qu’il reste », indique le chef pâtissier Lilian Bonnefoi. L’artiste des délices reste un pionnier de la cité des Remparts à avoir adhéré au concept Too good to go permettant aux commerçant­s de proposer à moindre coût les produits qu’ils ne peuvent plus vendre le lendemain (voir encadré).

Depuis plus d’un an, après la fermeture de sa boutique avenue Robert-Soleau, un petit ballet de paquets se met en place… « Les clients de l’applicatio­n n’ont pas le même service que les autres, c’est évident. Ils viennent à la fin de journée et récupèrent leur achat dans une boîte et un sachet qui ne portent pas de logo. »

Des bouquets de fleurs à prix réduits aussi…

L’avantage ? Une perte moins difficile à digérer pour les pros. Et des tarifs plus doux pour les utilisateu­rs. Avec, en plus, le sentiment d’avoir fait un geste dans la lutte antigaspil­lage alimentair­e comme le souligne Ivy Dai, propriétai­re et gérante de Graze, établissem­ent végétalien, rue des Casemates : « On fait du frais, du bio, alors j’essaie de tout réutiliser. Avec le café je fais mon gommage, on a un compost et même nos meubles c’est de la récup’. C’est quelque chose de logique. Si en plus on peut aller plus loin avec Too good to go c’est encore mieux ! Et cela permet de repartir avec des plats préparés à un prix bien plus réduit.»

Une jolie petite économie. Preuve en est du côté des douceurs sucrées du chef pâtissier de l’Hôtel Cap-Eden-Roc : « Certaines personnes ne peuvent pas se

permettre d’acheter un petit gâteau 5 euros. Grâce à ce système, elles en ont deux ou trois pour le même

prix. » Et ne pensez pas que le réseau se limite uniquement aux commerces de bouche ! Preuve en est avec Magnolia Fleuriste Bohème qui, sur l’avenue du Maréchal-Joffre à Juan-les-Pins a déjà adopté le réflexe depuis son ouverture il y a huit mois de cela. « Avant de m’inscrire sur l’applicatio­n il y a quinze jours, j’avais déjà aménagé un petit coin dédié aux plantes défleuries », explique Laura Tribotté qui compose des harmonies végétales qu’elle n’aime pas voir finir dans une corbeille: « L’autre soir j’avais six bouquets que j’ai mis en ligne. Ils sont rapidement partis en fin de journée. Et puis c’est avantageux pour la clientèle : ils passent de 30 euros à 5 euros. » Une vitrine éco-friendly qui permet également de diffuser son image de marque via un nouveau canal. Les boutiques antiboises ne s’en cachent pas : « Ça permet aussi de se faire connaître, voire même de toucher une

autre clientèle. » Et de la fidéliser. Preuve en est du côté de chez Lilian Bonnefoi : « Certaines personnes nous ont découverts d’abord comme ça. Et sont revenues

comme clients “classiques”. » Dans tous les cas, la philosophi­e ne change pas : hors de question d’en laisser une seule miette !

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(Photo Sébastien Botella) L’anti-gaspi ? Une démarche évidente qui s’inscrit dans l’ADN de Graze, petit nid à délices végétalien­s dans la rue des Casemates à Antibes.

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