TRIBUNAL CORRECTIONNEL Vol à la boutique: pris la main dans le sac Chanel Cannes
« C’est ma main qui a pris, pas mon cerveau » : l’aide-livreur n’a pas résisté à l’attrait du colis et a offert à sa future épouse une maroquinerie griffée d’une valeur de 3 350 euros
Chauffeur livreur de son état, d’abord dans l’entreprise de son propre frère puis en intérim depuis peu dans un nouvel établissement, Mohamed, un Antibois de 30 ans ne s’était plus défavorablement manifesté auprès de la justice depuis dix ans. Employé par un patron pas trop regardant qui l’avait embauché au noir, il n’avait plus de permis de conduire. « Tu feras aide-livreur », lui avait-on dit dans un premier temps avant de lui confier le volant d’un véhicule de livraison en le priant « de faire bien attention ! » Remarque judicieuse mais coupable qui lui vaudra une comparution immédiate, mercredi dernier, devant le tribunal correctionnel de Grasse, présidé par Pierre Kuentz.
En voiture au commissariat
« Moi je suis un honnête travailleur, c’est stupide ce que j’ai fait, c’est ma main qui a pris, pas mon cerveau ! », avouera-t-il lorsqu’on lui demandera pourquoi au cours d’une livraison à la boutique Chanel de Cannes, le 10 septembre dernier, il s’était emparé de l’un des 14 colis du maroquinier de luxe contenant un sac, d’une valeur de 3 350 euros, prix catalogue. Confondu par les caméras de vidéosurveillance, le prévenu reconnaît qu’après un agréable repas au restaurant en tête à tête, il offrira l’article de luxe à sa future épouse, avec laquelle il prévoit de convoler en janvier prochain. Mais, pris de remords ou peutêtre certains d’être démasqués, ceux-ci rapporteront le présent dérobé au commissariat de police. Mohamed ne manquera pas d’ailleurs d’indiquer au grand dam des agents qu’il s’y était rendu… en voiture.
Neuf mentions au casier
« Vous reconnaissez avoir offert le sac à votre compagne ? », lui demande le président. « Je lui ai dit de le mettre de côté », répond-il peut-être parce que celle-ci est présente dans la salle d’audience. Le procureur de la République Thierry Bonifay rappelle les neuf mentions au casier judiciaire du prévenu, « la plupart pour des con- duites sans permis et un seul fait de vol en 2010. Quant au sac il a été restitué au vendeur. » Il requiert 8 mois de prison. L’avocat de la défense reconnaît que pour son client, dans une situation précaire « il s’est agi d’un vol d’opportunité, en aucun cas prémédité, sans l’intention de le revendre. Il s’est inscrit dans une auto-école pour passer son permis pour la quatrième fois » Le tribunal le reconnaîtra coupable des faits qui lui sont reprochés et le condamnera à 6 mois de prison, peine aménageable.