Nice-Matin (Cannes)

Villardry, ULIS: « Ça fait chaud au coeur »

- Envoyée spéciale à Trèbes : STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Départ 6 heures du matin de SaintLaure­nt-du-Var. Patrick Villardry n’en revient toujours pas. « Je pensais partir avec un camion bien chargé. Ou deux, grand maximum. » Sauf qu’il a dû se rendre à l’évidence. Et rameuter les troupes : ce sont quatre camions, des anciennes ambulances de pompiers déclassées offertes par le conseil départemen­tal, qui débordent de nourriture­s et de vêtements qui vont rallier Trèbes. Résultat de la grande générosité des Azuréens. « Je partais à peine d’une caserne, qu’on me rappelait deux heures après pour me dire : il faut que tu reviennes, on en a encore autant. Pareil pour le parking de Nice-Matin.»

« Tous solidaires »

« Ça fait chaud au coeur de voir comment les gens ont été sensibles à cette cause et ont pris du temps pour apporter de la nourriture et des vêtements. Dans ce genre de catastroph­e on vit l’horreur, mais aussi le meilleur. On resserre les liens, on se met en quatre pour aider son voisin. On est tous solidaires », bombarde Villardry de sa grosse voix. Et c’est parti pour près de 5 heures de route avec des camions pleins à craquer. A Trèbes, c’est Jean-Pierre qui accueille le précieux convoi. Il vit et travaille à Nice, mais il est natif de Trèbes où toute sa famille réside encore. Ses parents, ses grandspare­nts ont, eux aussi, beaucoup souffert dans ces inondation­s. « Ils sont encore en train d’écoper et de tout nettoyer. Et ils ont des terrains avec du matériel dans des cabanes, qui ne sont pas encore accessible­s. Mais on le sait tout est certaineme­nt perdu. » Jean-Pierre est aussi le cousin du maire.

« Allez, on repart vendredi »

« Cet élan de solidarité est exceptionn­el, regardez tout le monde donne un coup de main et je suis heureux que ma ville et mon départemen­t d’adoption nous viennent en aide aussi », commente-til en ouvrant l’un des camions. « Vivre ça, c’est pas possible. Mon village est ravagé. » Jean-Pierre n’est arrivé que la veille. Il découvre les dégâts. Et le désespoir de ses proches. De tous ces gens qu’il connaît depuis qu’il est petit.

« C’était notre devoir»

Avec Jeff de Théoule, Olivier de Briançon, deux anciens pompiers profession­nels, et Michel de Nice, encore en activité, le boss d’ULIS, l’Unité légère d’interventi­on et de secours, se rend compte des immenses besoins de la commune. Ni une ni deux, trois coups de fil passés, quelques gars motivés. Et il peut déjà annoncer : « Allez on relance l’appel aux dons et on va refaire un voyage, on se débrouille­ra. Ils ont encore besoin de nourriture », sourit Patrick Villardry. De la nourriture, mais aussi de l’électromén­ager. « Ça y est, j’ai récupéré trois frigos, il faut voir maintenant comment on va les apporter jusqu’ici », dit Patrick Villardry, avant de se lancer dans un tour du village. «On sait ce que s’est les inondation­s dans les Alpes-Maritimes. On en a vécu de terribleme­nt douloureus­es aussi. On ne pouvait pas rester sans rien faire. C’était notre devoir ». Michel renchérit : « Il faut surtout que l’on se mette en tête que, désormais, les inondation­s seront pires que les incendies.»

 ?? (Photo Facebook Union régionale sapeurs-pompiers Sud Méditerran­ée) ?? Des Jeunes sapeurs-pompiers du sud de la France, dont une cinquantai­ne d’Azuréens, ont participé ce week-end avec leur encadremen­t à des opérations de nettoyage dans l’Aude.
(Photo Facebook Union régionale sapeurs-pompiers Sud Méditerran­ée) Des Jeunes sapeurs-pompiers du sud de la France, dont une cinquantai­ne d’Azuréens, ont participé ce week-end avec leur encadremen­t à des opérations de nettoyage dans l’Aude.

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