Nice-Matin (Cannes)

Le compte n’a rien de bon...

Les Toulonnais, en difficulté en Top 14 et à la dérive en Champions Cup, sont dans une très mauvaise passe, voire une impasse. Comment vont-ils se sortir de cette spirale négative ?

- À EDIMBOURG PAUL MASSABO

Neuf matches officiels et seulement deux victoires pour sept défaites : le compte n’y est pas. Ce début de saison n’a jamais été aussi mauvais pour un RCT qui, à force de se chercher, finit par se perdre... Et les propos par moments lénifiants du président Boudjellal et du manager Collazo semblent un peu courts à l’heure où les Rouge et Noir reviennent d’Ecosse avec 40 points dans leurs valises. D’autant que la semaine dernière, les uns et les autres expliquaie­nt se rendre à Edimbourg en conquérant­s ! Là encore, le résultat tant sur le fond que la forme est loin du compte.

Plus invité dans la cour des grands

Depuis le début de saison matchs amicaux compris -, Toulon affiche un médiocre 3 succès sur 12, soit 25 % de réussite pour 75 % d’échec, 78 % de revers si on comptabili­se les seules rencontres officielle­s. Ça commence à faire beaucoup pour un club qui dit aujourd’hui encore avoir des ambitions. Pour mieux s’en convaincre ? Toulon, dans l’état actuel des troupes et de leur confiance chancelant­e, n’est plus invité, dans la cour des grands. Il ne fait plus peur. Au-delà du seul bilan comptable, dans le contenu, Lakafia et ses pairs n’y sont pas. C’est d’ailleurs là le plus préoccupan­t.

« Envie de pleurer »

Tard samedi, dans les rues animées d’Edimbourg, de vieux supporters se montraient dépités au sortir d’un restaurant. « Je ne suis même pas en colère, je suis triste. Je ne comprends pas comment Toulon est tombé aussi bas » confiait consterné l’un d’eux. Un autre plus sarcastiqu­e lâchait : « Collazo a dit récemment que Toulon ne ferait pas rire longtemps. Il a raison. Après ce que j’ai vu à Murrayfiel­d, j’ai envie de pleurer ». Plus positif, un groupe de fidèles répétait à l’envi à l’adresse des joueurs toulonnais qui quittaient le stade tête basse : « Ne lâchez rien ! ». Mais là aussi c’est inquiétant. Car si on peut adresser beaucoup de reproches aux Toulonnais après leur prestation écossaise, sur l’état d’esprit, il n’y a pas grand-chose à redire. Il faut espérer que malgré la tourmente, ils vont s’accrocher aux brindilles pour éviter de tomber de haut, à l’heure où on a le sentiment qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis. L’ancien manager de La Rochelle a-t-il péché par orgueil en plaçant la barre trop haut ? A-t-il cru, après l’hémorragie de talents partis à l’intersaiso­n, avoir un groupe vraiment compétitif pour jouer les premiers rôles, suffisamme­nt étoffé pour évoluer avec brio sur les deux tableaux ?

Patrice Collazo se fait discret

Avec deux adjoints (Lobbe et Tillous-Borde) qui débutent dans leur nouveau métier, le Seynois, transformé en homme à tout faire, ne se perd-il pas dans des tâches terre à terre qui l’empêchent de prendre de la hauteur ou du recul ? L’ambition affichée contre Newcastle en fin de rencontre (le choix de la pénaltouch­e au lieu de la pénalité) s’est retournée contre les Toulonnais. Les joueurs ontils été touchés par ce camouflet ? Probableme­nt blessé dans son amour-propre, Collazo, jusqu’à présent omniprésen­t, se fait désormais discret. La parenthèse européenne qui était censée donner du peps aux Varois en souffrance a été un flop. Toulon va retrouver le Top 14 dimanche avec la réception de La Rochelle. Dans cette confrontat­ion, le RCT aura pour seul impératif la victoire. Pour retrouver un peu de confiance. Par les temps qui courent, ces petits riens feront un tout pour retrouver un rugby digne du RCT. Car aujourd’hui, on est vraiment loin du compte.

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(Photos Valérie Le Parc) Rien ne va plus dans les rangs du RCT, balayé en Ecosse...

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