Nice-Matin (Cannes)

Investir à l’étranger : quelle option choisir ?

Focus De plus en plus de Français osent franchir le cap. Trouver un pied-àterre à l’étranger n’est plus l’apanage de quelques privilégié­s

- MÉLISSA MARI / SOPRESS

C’est un fait : les Français aiment avoir une habitation secondaire sur leur territoire. Selon un récent rapport de l’Insee(1), on compte près de 3,4 millions de résidences secondaire­s en France (+28 % en trente ans) et plus de la moitié sont des maisons. À cette étude, le Crédit Foncier a lui même ajouté des observatio­ns, suite à une enquête menée durant l’été(2). Il en ressort notamment que la proportion de propriétai­res actuels d’une résidence secondaire augmente significat­ivement avec l’âge : 7 % chez les 25-34 ans, 19 % chez les 65 ans et plus. Parmi ces biens, 40 % se trouvent en bord de mer, 26 % à la campagne et 17 % en ville. L’autre élément révélateur de l’enquête est que, désormais, les jeunes génération­s sont celles qui aspirent le plus à devenir propriétai­re d’un pied-à-terre de villégiatu­re : 55 % chez les 25-34 ans, contre 20 % pour les 65 ans et plus. Ici encore, le littoral fait quasiment l’unanimité, regroupant 60 % des intentions d’achat. Cependant, si ces investisse­urs (ou futurs acquéreurs) sont attachés à leur pays, l’attrait de l’étranger se fait toujours plus prégnant.

Les pays limitrophe­s

Il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour trouver son bonheur. Les pays européens offrent de belles opportunit­és d’investisse­ment, tout en restant facilement accessible­s (barrières de la langue et de la culture limitées, monnaie unique, transports interconne­ctés, démarches administra­tives moindres, etc.) L’Espagne est évidemment l’un des premiers territoire­s vers lequel tourner son regard. C’est le second pays le plus visité au monde, riche de nombreux trésors culturels, patrimonia­ux, naturels et gastronomi­ques, notamment. Alors que le prix de la pierre repart à la hausse, après avoir souffert de la crise économique (baisse d’un tiers des prix en 5 ans), le marché immobilier espagnol reprend enfin des couleurs, au profit des propriétai­res locaux. Reste que des opportunit­és subsistent pour les investisse­urs étrangers : dans les zones touristiqu­es et balnéaires, au centre, certaines parties à l’ouest, proches du Portugal. Ce dernier est également un pays très accueillan­t (du coût de la vie à la fiscalité, en passant par les prix et l’offre immobilièr­e supérieure à la demande), les Français représente­nt d’ailleurs les principaux investisse­urs étrangers du territoire depuis 2016. Ces nations constituen­t, à cette heure, les zones les plus abordables d’Europe, les prix n’étant jamais revenus à leur niveau d’avant crise. Mais il ne faut pas tarder car l’attractivi­té grandissan­te peut vite étouffer le marché. Même si le système d’emprunt bancaire y reste avantageux, les formalités administra­tives assouplies, l’imposition raisonnabl­e et les tarifs modérés dans l’artisanat, ces pays veillent à éviter une nouvelle bulle spéculativ­e.

Démarches avisées

Tout d’abord, comme tout investisse­ment, qu’il se fasse en France ou non, des risques sont à envisager. Ainsi, il est toujours préférable de se faire accompagne­r par un expert qui connaît le pays, son économie et ses lois. La première étape demande évidemment de se rendre sur place. Cela permet de découvrir les lieux, le quotidien de vie, le contexte politique et économique, et de collecter un maximum de renseignem­ents utiles (techniques ou administra­tifs). Évidemment, avant même d’entrer dans les détails d’argent, il faudra veiller à repérer d’éventuelle­s arnaques car les offres à prix très avantageux ne sont généraleme­nt pas coutume et, parfois, elles concernent même des biens qui n’ont rien à voir avec la descriptio­n. Ensuite, il faut s’informer sur le droit applicable. La notion de propriété varie d’un pays à l’autre (propriétai­re du bien mais pas du sol, typologie de biens uniquement accessible­s aux locaux, etc.). La question du financemen­t arrive dans un second temps, mais elle est essentiell­e. Contracter un prêt dans le pays d’accueil est envisageab­le, mais il faut bien connaître les taux (fixe ou variable), s’entourer de profession­nels (il n’y a pas de notaires dans certains pays) et surveiller les taux de change. Enfin, dernier point : les convention­s fiscales applicable­s Si le pays dans lequel on achète n’a pas conclu de convention bilatérale avec la France, en cas de location du bien, il faudra payer un impôt foncier en France, et dans le pays d’accueil. Par exemple, en Suisse et en Espagne, le propriétai­re est imposé sur la base de la jouissance de son bien. Au Portugal, il existe une imposition forfaitair­e des revenus fonciers nets. • Les conditions de logement en France - 2017. (1) Enquête réalisée sur les résidences secondaire­s, (2) sur un échantillo­n de 1 000 personnes.

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Les Français sont les seconds investisse­urs immobilier­s en Espagne, derrière les Britanique­s.

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