Opération « déminage » à Ramatuelle
Sur la plage de Pampelonne, hier aprèsmidi ministre avait alors chaussé les bottes de sécurité jaunes afin de découvrir l’étendue des dégâts auprès des intervenants à pied d’oeuvre. « Ce sera une opération longue », a insisté le maire de Ramatuelle, Roland Bruno. Plusieurs semaines… peut-être quelques mois, je voulais m’assurer que les engagements correspondent à nos besoins et que l’on aille jusqu’au bout de cette mission de dépollution. Je crois que le ministre s’est rendu compte qu’il fallait à tout prix protéger ces sites sensibles. »
Un ministre très attendu
Car, le ministre de la Transition écologique et solidaire se savait très attendu dans le Golfe de Saint-Tropez, sept jours après les premiers échouages d’hydrocarbures sur le littoral. « Nous lutterons jusqu’à la dernière boulette, la dernière plaque », a-t-il déclaré. Après les cafouillages sur le déclenchement du plan Polmar Terre et la grogne montante des élus locaux, François de Rugy est «venu saluer la mobilisation» lors de cette première étape à Ramatuelle, au coeur d’un site en voie de dépollution. Voulant éviter « toute polémique stérile », le ministre a assuré que ce drame écologique serait traité « avec les moyens qu’il faut, dans le temps qu’il faudra». Parmi la population, « certains peuvent s’interroger sur les moyens engagés. L’émotion est légitime. Nous sommes à leurs côtés, a-t-il embrayé. Je suis breton, je sais ce que c’est une marée noire. Ce qui reste, c’est toujours trop», incitant les communes à porter plainte pour le suivi judiciaire de cette catastrophe. «On aurait aimé zéro boulettes», expliquant une surveillance de la pollution « par avions et drones. Une trentaine de bateaux -- avec l’appui de la Marine italienne -- mobilisés successivement » depuis la collision au Cap Corse. « Je reviendrai pour assurer le suivi dans le temps » a-t-il certifié. Même si le quotidien des opérations doit tout de même gagner en clarté : alors que François de Rugy interrogeait le maire sur l’éventuel soutien de bénévoles, le co-responsable du plan Polmar Terre, Eric Lefèvre, a révélé qu’il n’y a en avait plus aucun ce mardi. Mais, que les personnes intéressées pouvaient se manifester. À nouveau. Difficile de comprendre cet autre discours alors que dimanche dernier, on n’en voulait plus ! En fait, les autorités préféreraient désormais «des bénévoles formés et encadrés» qui seront rémunérés par les sociétés de dépollution… Le cortège ministériel a finalement repris son pèlerinage sur le littoral pollué, direction Porquerolles où les nappes d’hydrocarbures sont arrivées en fin de semaine dernière. Le président des exploitants de plage, Jacques Naveau, voulait enfin voir « du positif » pour Pampelonne, saluant «le travail minutieux et chirurgical de la sécurité civile et des bénévoles. Maintenant, on doit aller de l’avant. »