VALBONNE-SOPHIA ANTIPOLIS Mes chers parents ou la Grande guerre d’un soldat
Demain au Pré des arts, des lycéens liront les lettres poignantes qu’un jeune appelé du village a adressé à sa famille. Mort à 18 ans et demi au champ d’honneur pour la France
Il y a eu des époques où l’on correspondait. Un temps où les sentiments coulaient de l’encre, où la plume était un témoin des histoires de vie et de l’Histoire avec un H. C’est dans ce monde-là que Les Amis de Joseph Rocher nous replongent, demain, à 20 heures, au Prè des arts. Pour un spectacle lecture intitulé Mes chers parents. Une toute première représentation dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre de 14-18 avec le soutien de la mairie. Une mise en scène émouvante de la correspondance de Joseph Rocher, mort à l’âge de 18 ans et demi, au champ d’honneur, formule consacrée qui n’a jamais atténué la douleur de ceux qui restaient. Et cela même si l’auteur de ces missives, ne voulait pas que l’on porte son deuil, s’il avait le « bonheur de tomber pour la France. » C’est justement cette mort pour la patrie qui a profondément touché Patricia Civel membre fondateur de la toute récente association valbonnaise à l’origine du projet. « Pour que cette histoire et ce témoignage ne tombent pas dans l’oubli », dit-elle. À partir d’un recueil épistolaire entre un jeune Poilu de 14-18 et ses familiers, le spectacle mis en scène par Catherine Boileau, fondatrice du Théâtre du Guilledou, avec la participation de lycéens du CIV et de Simone-Veil et du théâtre d’impro L’Art Scènes, entremêle une sélection de lettres, d’archives audiovisuelles et ambiance sonore.
Une jeunesse sacrifiée
Échanges pendant la grande guerre entre un jeune soldat et ses proches. Fil tendu entre les mots de celui qui affronte puis raconte et ceux qui en décryptant ses lignes imaginent : l’attente, les combats, la douleur et l’honneur. Les lycéens qui sont sur scène ont l’âge des protagonistes. Leurs voix ont les accents de sincérité de cette jeunesse sacrifiée. Régine Trotignon auteur du livre Mes chers parents est déjà émue pendant les répétitions : « Cette lycéenne joue ma grandmère, la soeur chérie à laquelle Joseph confie, par ces envois, ses convictions et ses doutes, ses désirs de citoyen, son quotidien de soldat et ses sentiments de jeune homme. C’est elle que je vois sur scène, elle prend corps et vie. » La représentation sera filmée pour pérenniser ces moments d’émotion, théâtre aujourd’hui mais réalité d’hier. ■ Spectacle lecture au Pré des arts, demain, à 20 heures. Entrée libre