Jean-René Lisnard: «Un vrai centre de formation»
« J’avais en tête de créer un centre différent des académies déjà existantes dans le monde entier, qui sont essentiellement des usines dans lesquelles la plupart des joueurs se perdent.» Alors, en 2011, dans son Cannes natal, Jean-René Lisnard, accompagné de Gilles Cervara, fonde l’ETC. Aujourd’hui, le centre accueille une poignée des meilleurs espoirs du tennis mondial. L’ancien professionnel (n°84 en 2003) a pris le soin de partager son expérience.
L’ETC Cannes, pourquoi ?
Tout simplement pour permettre à des jeunes de percer au plus haut niveau. Joueur, j’aurais aimé bénéficier d’une telle formation, dans de telles infrastructures. À l’époque, nous étions des autodidactes. Je voulais transmettre à mon tour et partager mon vécu, mes acquis. Je préfère entraîner des jeunes joueurs plutôt que d’être sur le circuit. Et l’ETC, c’est ça : former de jeunes talents et les amener vers le très haut niveau. Nous sommes un vrai centre de formation.
Expliquez-nous ?
Les joueurs sont nourris, logés, pour ceux qui n’habitent pas ici, vont en cours. Ils bénéficient d’installations de qualités et sont accompagnés par un staff composé de six entraîneurs, dont je fais parti et deux préparateurs physiques. Toute la journée, on s’occupe d’eux. Et en tournoi, nous les accompagnons aussi.
Comment s’effectue la prospection ?
Ce sont les joueurs qui viennent à nous. Ce n’est que du bouche à oreille. Nous recevons des CV tous les jours. Mais nous ne prenons que les meilleurs. Nous avons une vingtaine de joueurs et de joueuses. Généralement, ce sont le plus souvent des étrangers, qui ont les moyens de se payer la formation, ou les meilleurs joueurs français qui sont passés entre les mailles de la fédération.
L’objectif est de former un jour le nouveau numéro un mondial ?
L’important est déjà de faire de ces jeunes des professionnels. Dans le monde, il n’y a qu’une centaine de joueurs, chez les garçons et chez les filles, qui ont accès au très haut niveau. Ma plus grande fierté serait de former les meilleurs joueurs du bassin cannois. Certains des meilleurs joueurs du coin viennent d’ailleurs au centre comme sparring-partner. Cela permet de tirer le niveau régional vers le haut et de créer une belle émulation.