Souriez, vous êtes riches!

« Le patrimoine mondial est un trésor de 317 milliards de dollars. »

Videz tous les appartements, toutes les maisons de Nice et de Toulon et vous n’aurez pas assez de place pour héberger les ménages français devenus – en un an – millionnaires en dollars.   adultes, passés du statut de contribuables aisés à celui de riches, selon l’étude annuelle Global Wealth Report du Crédit Suisse. A l’exception notable des États-Unis, aucun autre pays au monde n’enregistre une telle bousculade au guichet PDD comme « pognon de dingue », ni les Allemands, ni les Anglais, ni les Chinois, et encore moins au Brésil, en Australie ou en Suède, autant de pays où le nombre de millionnaires est à la baisse. Ce n’est plus un club, c’est une frange de la population française, composée, désormais de , millions de personnes, qui profite à fond d’un phénomène bien installé : la planète s’enrichit, année après année (+, % entre  et ). Le patrimoine mondial est un trésor de  milliards de dollars. Il devrait franchir la barre des  milliards dans six ans. Personne n’est à l’abri de la bonne nouvelle. Depuis le début du siècle « la création de richesse a profité à toutes les classes sociales » assure la banque helvétique. Même les plus pauvres, ceux qui possèdent moins de   dollars. Ils représentaient  % de la population mondiale en . Ils ne sont « plus que »  %. Si cette litanie de chiffres n’a pas suffi à remplir votre portefeuille, à regarnir instantanément votre compte-épargne, à calmer votre banquier, ce n’est pas la faute du Crédit suisse qui prévient : au cours de la crise financière mondiale, seules les grandes fortunes se sont goinfrées (l’adjectif ne figure pas dans le texte mais le sens est le même), au détriment de tous les autres. Aujourd’hui « bien que les inégalités de richesse tardent à se résorber, la plupart des indicateurs pointent vers une stabilisation ». Bref, vous êtes plus riches mais vous ne le savez pas encore. Il faudra s’en souvenir quand vous recevrez votre prochain avis de pension ou votre bulletin de salaire. C’est la grande force de ce rapport : il contentera ceux qui refusent une vision trop pessimiste du monde, ceux qui y verront les premiers effets de la politique gouvernementale en faveur des premiers de cordée. Et en même temps, il donnera du grain à moudre aux révoltés qui voudraient bien que tous ces milliards soient un peu mieux répartis entre ceux qui ont tout et les autres qui ont beaucoup moins.