Nice-Matin (Cannes)

Françoise Demain raconte son avenue Thiers

- CORINNE JULIEN BOTTONI

Retrouvez cette rubrique qui donne la parole à un habitant de la cité des parfums ou du pays grassois. Aujourd’hui, Françoise Demain, qui réside depuis soixante ans maintenant sur l’avenue Thiers. Retour dans le temps...

L’avenue Thiers est créée en 1865, après le rattacheme­nt de Nice à la France. Elle permet de relier aisément la ville des Parfums à la nouvelle préfecture des AlpesMarit­imes. Autrefois, pour rejoindre Nice ou Vence, seul existait le chemin du Micocoulie­r, qui franchit le Riou Blanquet par un pont. La nouvelle voie devient ensuite l’avenue Victoria, qui se déroule jusqu’au hameau de Magagnosc. Hauts murs, grilles en ferronneri­e ouvragée, arcades, vasques débordant de fleurs et autres arbres séculaires dissimulen­t de somptueuse­s demeures de la Belle Époque. Françoise Demain, qui occupe l’appartemen­t familial depuis plus d’un demi-siècle, a connu l’avenue bien avant le premier remaniemen­t des années 1960. « À l’époque, l’avenue Thiers faisait partie du quartier résidentie­l de la cité. De somptueuse­s villas édifiées au cours du XIXe s. accueillai­ent les riches hivernants et les notables de la cité. »

Platanes, pins et avancées de trottoir

L’avenue est alors complantée de majestueux platanes qui ombragent un large trottoir, ponctué d’avancées surplomban­t le vallon, l’avenue du 11-Novembre n’existant pas encore. En se promenant, on profite d’un admirable panorama sur la mer, les îles de Lérins et l’Estérel. Et Françoise de renchérir, avec une certaine nostalgie : « On voyait des champs de fleurs à perte de vue et les cheminées des usines répandaien­t dans l’azur du ciel leurs blanches volutes de fumée. » Il est vrai que l’oeil se promène toujours avec un plaisir infini, des massifs de l’Esterel et des Maures, aux montagnes de Nice et à la baie de Villefranc­he. Les résidents du quartier rejoignent le centre-ville à pied, en cheminant sur l’avenue, protégée du vent du Nord par la montagne de la Marbrière. Plusieurs bancs disposés sous les gigantesqu­es platanes permettent de se reposer quelque temps. Une première réfection du trottoir entraîne la disparitio­n des arbres magnifique­s, qui sont remplacés par des pins. On supprime dans la foulée les avancées en loggias, pourtant si appréciées des promeneurs.

L’amphitryon du salon de thé, sosie de Sacha Guitry

Le garage Engilberge, dont l’activité a cessé voilà une vingtaine d’années, est alors très fréquenté par les premiers propriétai­res de voitures. Une enseigne murale rappelle encore l’activité de cet artisan réputé. « Nous allions chaque jour à l’épicerie tenue par deux soeurs très conviviale­s, qui appelaient tous leurs clients par leurs noms. Il existait aussi une librairie, un café-restaurant, un coiffeur, deux magasins de confection, un commerce de meubles et de luminaires, un tabac encore en activité, tout comme le négoce de machines à coudre qui s’est installé un peu plus tard. » Françoise regrette la fermeture du salon de thé, dont la salle s’ouvre sur le vallon et où elle va prendre le thé. Son propriétai­re, surnommé Sacha Guitry, est le portrait du célèbre acteur.

Honorer la mémoire de Charles Nègre

Aujourd’hui, Françoise Demain, toujours très active, a un agenda de ministre. Elle fait partie de neuf associatio­ns, dont elle est, pour chacune, un membre actif du bureau administra­tif. « J’ai besoin de contacts et j’aime rencontrer des gens et échanger. » Un projet lui tient particuliè­rement à coeur : octroyer à Charles Nègre la place qui lui revient, en donnant son nom à la future médiathèqu­e. « Ce serait aussi l’occasion d’évoquer le souvenir de Joseph Nègre, plus connu sous le sobriquet de Jo, qui a tant oeuvré pour la préservati­on du riche patrimoine de la ville et qui était si présent dans le domaine associatif où il s’investissa­it sans compter. » Charles Nègre, inventeur de l’héliogravu­re et peintre de talent, mériterait cet hommage. Une venelle porte déjà son nom, à proximité de la confiserie familiale, créée en 1818 par Joseph Nègre. Il y reçut toutes les têtes couronnées de l’époque. Dans cette attente, Françoise profite des derniers rayons de soleil sur la terrasse de son appartemen­t, devenu encore plus lumineux depuis la réhabilita­tion de l’avenue, qu’elle considère comme l’un «des plus beaux quartiers de Grasse. »

Atelier spécial Halloween

Ce mercredi  octobre, à partir de  h , à la librairie Expression : atelier de loisirs créatifs jeunesse spécial Halloween, animé par Eva. Participat­ion  € et inscriptio­n à la librairie. Goûter inclus, fin vers  h . Librairie Expression 10, place des Pins Rens. 04.93.42.52.64. www.librairie-expression.com

Conseil municipal

Le conseil municipal de la commune se réunira en séance ordinaire le lundi  novembre,àh.À l’ordre du jour : convention tripartite Commune/Casa/Univalo m pour les locaux techniques ; répartitio­n du SIVL ; dotation cantonale  - travaux de voirie communale rue de la Placette – modificati­on du plan de financemen­t.

RAL : inscriptio­ns

L‘associatio­n Rencontres Activités Loisirs (RAL) recherche des nouveaux adhérents. Rens. auprès de Mme Routard au 06.22.78.71.62. ral-peymeinade.com.

 ?? (Photos DR et C.J.-B.) ?? Hier : Françoise, en , dans son jardin de l’avenue Thiers. Aujourd’hui : elle aimerait que l’on donne à la nouvelle médiathèqu­e, le nom de Charles Nègre.
(Photos DR et C.J.-B.) Hier : Françoise, en , dans son jardin de l’avenue Thiers. Aujourd’hui : elle aimerait que l’on donne à la nouvelle médiathèqu­e, le nom de Charles Nègre.

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