Prévention : quand les jeunes parlent aux jeunes
La campagne de prévention de G-Addiction Intercampus est passée, hier matin, par la Faculté des métiers de Cannes. Premiers secours, sensibilisation, information, une panoplie d’ateliers était proposée
Dépoussiérer les façons de faire. Voilà le mot d’ordre de Quentin Matton, directeur de G-Addiction Intercampus. La prévention des risques, voilà un sujet essentiel pour les jeunes générations. Pourtant, enfermés dans une salle de cours, face à un intervenant dont le discours a parfois mal vieilli, adolescents et étudiants s’ennuient bien souvent. « Nous avons mis en place un village itinérant de prévention très complet. Les jeunes vont d’ateliers en ateliers, on essaie de rendre la chose ludique afin de les intéresser, les interpeller et qu’ils en retiennent le maximum» explique Quentin Matton.
Interpeller dans le concret
Atelier de gestes de premiers secours, de choc-test dans de vrais fauteuils de voiture, parcours d’obstacles avec lunettes d’alcoolémie, test de temps de réaction, G-Addiction Intercampus a mobilisé une trentaine d’intervenants pour cette sensibilisation. Bénévoles, pompiers, moniteurs d’auto-école ou encore professionnels de la sécurité routière, la mobilisation est générale. Et ça marche! Les élèves s’amusent mais restent attentifs, posent des questions, dépassent leurs préjugés. Bref, ils ouvrent les yeux. «Un gramme d’alcool c’est rien, je fais le parcours tranquille!» lance un élève par provocation avant de s’élancer entre les plots, une paire de lunettes d’alcoolémie vissée sur le nez.
Le discours change
Quelques secondes... et trébuchements plus tard, le discours a changé: «C’est les lunettes aussi» s’exclame le jeune élève de bac pro service. Un changement radical que Claire Todesco, bénévole à G-Addiction Intercampus observe au quotidien. «Avec les lunettes, ils prennent conscience qu’ils ont souvent mal évalué les risques. Un gramme d’alcool, c’est quatre à six verres. Certains ont l’impression de gérer, mais une fois sur le parcours ils se rendent compte qu’un trajet en voiture aurait été complètement inconscient.» Les jeunes ont donc, aujourd’hui, besoin de faire, de voir, d’expérimenter par euxmêmes. Ce type d’intervention en milieu scolaire est là pour leur permettre de le faire, mais sans danger. Un combat rude contre une banalisation manifeste est engagé.