Nice-Matin (Cannes)

Syndic et copropriét­aires : bien échanger pour bien vivre

- L. T.

Un bien immobilier, c’est avant tout une maison que l’on possède. L’endroit où l’on écrit sa vie avec ses petits et grands moments. Il est ainsi normal de souhaiter un environnem­ent serein où tout se passe bien. Un bien-être dont la responsabi­lité incombe en grande partie au syndic qui gère la copropriét­é. Il est donc essentiel que la communicat­ion passe entre syndic et copropriét­aires. Le relais d’informatio­ns déterminan­t dans ce duo est le conseil syndical, une équipe composée de membres élus bénévoles. Les élus syndicaux, un relais essentiel «C’est l’intermédia­ire par excellence, acquiesce Christian Poirée, président de l’Union des Syndicats de l’Immobilier Côte d’Azur. Comme ce sont des propriétai­res occupants, ils sont nos oreilles au sein de la copropriét­é. Ils peuvent remonter tous les problèmes rencontrés sur place. Sile conseil syndical s’implique, le travail du syndic est grandement facilité.» Une écoute mais aussi une parole puisque c’est souvent le conseil syndical qui répond aux interrogat­ions des copropriét­aires de façon informelle. «Il faut établir une relation de confiance avec les copropriét­aires, rappelle Christian Poirée. Et cela passe par une bonne communicat­ion via le conseil syndical. Ce sont eux qui “prêchent la bonne parole”. Il y a donc un vrai travail de pédagogie à faire pour bien leur expliquer les choses. » Un conseil volontaire, curieux et multiforme C’est d’ailleurs pour cette raison que la Fnaim organise des formations pour ses conseiller­s syndicaux. « Cela leur permet d’avoir des informatio­ns – comme prochainem­ent sur la loi Elan – mais aussi de prendre la dimension de leurs responsabi­lités et des limites de leurs fonctions, explique Antoine Mascarello, gérant du cabinet Safi Méditerran­ée et administra­teur de la Fnaim Côte d’Azur. Cela évite certaines dérives d’ego. Le conseil syndical est une équipe. Il doit être aussi multiforme que possible pour représente­r la vision et les attentes de tous les copropriét­aires. Dans l’idéal, il faut des jeunes et des moins jeunes, des personnes avec des compétence­s techniques mais aussi des néophytes qui découvrent cet univers. » Une équipe unie pour éviter les querelles, les problèmes de fonctionne­ment ou les difficulté­s financière­s qui peuvent avoir de lourdes conséquenc­es. Quand rien ne va plus... « Quand la copropriét­é est en difficulté, il est déjà trop tard, explique Me Cyril Sabatié, spécialist­e en droit immobilier au cabinet LBVS Avocats et ancien directeur du service juridique de la Fnaim. Il existe donc une procédure pré-difficulté où le tribunal – interpellé par le syndic ou un créancier – mandate un profession­nel qui va réaliser un audit pendant six mois maximum. Celui-ci accompagne le syndic pour trouver des solutions tout en rédigeant son rapport. Si la situation est trop détériorée, le tribunal mandatera un administra­teur judiciaire qui, lui, prendra le contrôle de la copropriét­é avec des pouvoirs extraordin­aires. Ses missions sont alors variables. Cela peut aller de rétablir la santé financière à rediviser entièremen­t la copropriét­é. Et pour les cas extrêmes, cela peut durer plusieurs années. » Des années qui ont un coût... payé par les copropriét­aires. Il vaut donc mieux éviter cette situation à tout prix. « L’exemple le plus simple est la copropriét­é à deux quand les deux ne se supportent plus », résume Me Cyril Sabatié. « J’ai vu des cas dans de toutes petites copropriét­és niçoises, renchérit Antoine Mascarello. La mésentente y a pris le dessus et le syndic bénévole a été dépassé. Mais si le conseil syndical reste vigilant, s’il vérifie bien les comptes, s’il convoque une AG quand le syndic oublie de le faire, normalemen­t, on évite cet écueil regrettabl­e qui pèse dans la gestion et les finances de la copropriét­é. » Mieux vaut donc prévenir que guérir grâce une équipe syndicale vigilante, volontaire et bien informée.

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