Déprime chronique
Deux mois après sa seule victoire de la saison, Monaco joue son avenir européen face à Bruges. Amoindrie par les blessures et les méformes, l’équipe de Thierry Henry est au plus mal
En ce moment les supporters de l’AS Monaco ont plus envie de flinguer tout ce qui bouge sur Red Dead Redemption II, le jeu vidéo phare sorti la semaine dernière, plutôt que de vibrer en suivant les performances de leur club de coeur. Aucune victoire depuis le 11 août, pas le début d’une once du commencement d’un effet psychologique depuis l’arrivée de Thierry Henry sur le banc (2 nuls, 2 défaites), dix-neuvième en Ligue 1, lanterne rouge de son groupe en Ligue des champions, des supporters qui expriment physiquement leur colère - ce fut le cas à Reims - et puis Football Leaks et Mediapart ont assombri encore plus, hier, une atmosphère déjà pesante autour de l’ASM (voir ci-contre). Il faut posséder une sacrée dose d’autodérision, d’amour et de flegme pour croire actuellement en un renouveau de l’AS Monaco cette saison. Présentement, personne n’en voudrait à Thierry Henry de ne pas sortir d’une poule composée, entre autres, du Borussia Dortmund et de l’Atlético Madrid, ou de manquer le podium en Ligue 1, ce qui serait une première depuis 2013. D’ailleurs, le board monégasque s’est bien gardé de fixer un objectif à Henry lors de sa nomination, c’est l’assurance de ne pas le rater. Mais voilà, cette équipe - malade, triste, déprimée ne peut plus continuer à rouler aussi vite sur l’autoroute de la médiocrité sans risquer une sortie dans le décor bien plus grave et définitive. À Reims, l’ASM a confisqué la gonfle pendant 70% du temps sans savoir comment l’utiliser, ce qui a particulièrement agacé Thierry Henry en conférence de presse d’après-match.
Golovin forfait, un de plus
Les joueurs sont marqués, abattus, certains ruminent leur spleen comme Aleksandr Golovin, qui a préféré opter pour le projet monégasque malgré les relances de Chelsea. Le Russe, forfait pour ce soir, vit très mal la situation et cherche son football depuis son arrivée sur le Rocher. Un constat qui peut aisément s’appliquer à l’ensemble du groupe. Les circonstances atténuantes sont toujours là (blessures, malchance, mental en berne, mercato), mais il faut que la spirale négative s’arrête rapidement. C’est vital. Actuellement, on pardonnera à Henry et son équipe une victoire acquise salement, durement, dans la douleur tant elle ferait du bien à tout le monde, du coach aux remplaçants en passant par les supporters, le staff et les dirigeants. Même si l’urgence est plus réelle en Ligue 1 qu’en Ligue des champions, il faut bien commencer quelque part car à l’heure actuelle, il semble plus facile de faire tomber Bruges à domicile que le PSG qui se présentera dimanche au Louis-II. Dans son enceinte feutrée du Rocher, désertée semaine après semaine, Monaco n’a plus remporté le moindre match depuis le 12 mai 2018 contre Saint-Etienne (1-0). C’était il y a six mois. Une éternité.