Brigitte Vidal, de la majorité à l’opposition
Sans surprise, l’élue, qui s’est vue retirer ses délégations fin septembre, a été démise de ses fonctions, hier, lors d’un vote à bulletin secret. C’est Ali Amrane qui reprendra ses missions
On s’est demandé, à un moment, si on allait finir par l’entendre s’exprimer... Car, s’ils ont, dans leur propos liminaire, assuré qu’il s’agissait d’un problème « interne à la majorité », les élus d’opposition, Paul Euzière (Gatea) et Jean-Marc Degioanni (RBM) en tête, ont, de longues minutes, « volé la vedette » à la principale concernée, Brigitte Vidal. En effet, l’élue était au centre de la délibération précédent l’approbation du plan local d’urbanisme, hier, lors du conseil municipal. Après s’être abstenue lors du vote concernant la cession de parcelles situées au golf La Grande Bastide (séance du 25 septembre), elle s’était vue retirer ses délégations (1) par le maire, Jérôme Viaud. Hier, il s’agissait donc, en présence des membres du conseil, d’officialiser la chose. Bon, on vous ménage l’insoutenable suspense : à l’issue du vote à bulletin secret, à 32 voix contre 4, elle a bel et bien perdu fonctions et délégations.
« Je ne me considère pas comme une traître »
Pas faute, pourtant, d’avoir reçu le « soutien » de plusieurs élus d’opposition, décidément bien présents dans le débat et étonné de la brutalité de la démarche. Paul Euzière évoquant, même, « une humiliation publique. » Et Brigitte Vidal, elle en dit quoi ? « Je ne pensais pas susciter tant d’attention, sourit-elle en préambule. Concernant mon vote, oui, j’ai eu un avis différent, responsable, que j’assume.» Faisant écho aux propos de Jean-Marc Degioanni sur la trahison [lire plus loin], elle clame : « Je ne me considère pas comme une traître, j’ai toujours agi pour Grasse depuis 1998, en mon âme et conscience. » Et de préciser : « Je ne brigue pas le FN. Je suis libre, je m’assume...» Jérôme Viaud revient sur les conditions de cette éviction : « La question du golf a été largement abordée au sein de la majorité et Mme Vidal ne semblait pas à convaincre. Cette décision ne sanctionne pas une abstention. Nous avons eu, ensemble, une longue discussion dans mon bureau pour savoir si elle était en phase avec la majorité municipale. Elle m’a répondu qu’elle ne pouvait pas me répondre. Il était donc nécessaire de clarifier les lignes. Ce n’est pas une question d’autorité mais de responsabilité. » Alors, le vote acté, Brigitte Vidal a quitté son siège pour rejoindre « le bout du banc », aux côtés d’un autre « banni », Jean-Paul Camerano. Loin de se présenter en victimes expiatoires, les deux élus n’ont pas manqué de se montrer (très) critiques lors de l’approbation du PLU. Mais ça, c’est une autre histoire, sur laquelle nous reviendrons prochainement... À l’arrivée, c’est Ali Amrane, conseiller délégué aux affaires militaires et aux anciens combattants, qui s’est vu attribuer, lors d’un nouveau vote, la fonction d’adjoint et les désormais ex-délégations de Brigitte Vidal.