Incendie de Castagniers prison avec sursis
L’homme qui avait provoqué, avec un barbecue, l’un des feux de forêt des plus dévastateurs des Alpes-Maritimes, a été reconnu coupable. Les victimes attendent leur indemnisation
Richard B. et Adeline, un couple de jeunes éducateurs sportifs, comparaissaient le 25 septembre pour mise en danger de la vie d’autrui par « manquement délibéré aux obligations de sécurité, destruction involontaire d’un bien d’autrui et destruction par incendie. » Un barbecue mal éteint et posé au sol, le 17 juillet 2017, en début d’après-midi, avait provoqué un terrible incendie, l’un des pires feux de forêt de l’histoire des Alpes-Maritimes : 120 hectares détruits, un sapeur-pompier blessé, des moyens aériens engagés, des maisons ravagées, un garage et ses trente-sept véhicules anéantis. Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis contre Richard, quatre mois avec sursis à l’encontre d’Adeline. Hier, le tribunal présidé par Guillaume Saint-Cricq s’est montré moins sévère. Les trois magistrats ont requalifié le délit en « destruction involontaire ». Ils ont relaxé la prévenue mais condamné Richard à quatre mois de prison avec sursis. Une peine qui ne sera pas inscrite au casier judiciaire de cet agent de la fonction publique territoriale. Me Petit, partie civile, retenait le principal, à l’issue du délibéré : « Cette responsabilité pénale reconnue est essentielle quand bien même les faits ont été requalifiés. »
Les intérêts civils examinés en février
La question du dédommagement des nombreuses victimes a été renvoyée au 19 février. Les constitutions des compagnies d’assurances ont été rejetées. En revanche, une cinquantaine de sinistrés espère obtenir des dommages et intérêts. Le garagiste Maurice Giovannacci, estime son préjudice à 1,5 million d’euros. « On travaille dans des conditions précaires. Mes ouvriers sont sous la pluie, a raconté à l’issue du délibéré l’artisan. L’entreprise était florissante pendant quarante ans et là c’est difficile. » Son conseil, Me JeanMax Vialatte, rappelle que le prévenu peut faire appel dans les dix jours. Il attend avec impatience « la seconde manche » qui statuera sur les demandes d’indemnisation. Les gendarmes, tout comme l’expert incendie, avaient été formels lors des débats en septembre : le feu était bien né des cendres du barbecue. Richard l’avait d’ailleurs avoué d’emblée à un agent de l’Office national des forêts avant d’émettre des doutes sur l’origine du sinistre. Son avocat avait plaidé sa relaxe.