Nice-Matin (Cannes)

Effondreme­nt à Marseille : quatre corps découverts

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C’est l’enfer ici », « des gens meurent pour rien »: la colère gronde à Marseille au lendemain de l’effondreme­nt de plusieurs immeubles vétustes du centre-ville qui a fait au moins quatre morts, alors que les recherches se poursuiven­t pour retrouver d’autres victimes. Quatre corps, ceux de deux hommes et de deux femmes, qui « n’ont pas encore été identifiés », ont été découverts, hier, dans l’immense tas de décombres par les secouriste­s, a indiqué lors d’un point presse mardi soir le procureur de la République de Marseille, Xavier Tarabeux. « Très, très vraisembla­blement cinq personnes », ainsi que « trois visiteurs » se trouvaient dans l’un des immeubles effondrés, au numéro 65, rue d’Aubagne, a ajouté le magistrat. « Le travail continue pour dégager les gravats et essayer de trouver des personnes », sous les décombres, a précisé à ses côtés le préfet de région Pierre Dartout. Les autorités avaient annoncé dès lundi que les recherches pour retrouver des victimes sous les immeubles qui se sont effondrés pourraient durer plusieurs jours.

« Au moins nous sommes vivantes »

Hier après-midi, par petits groupes, de nombreux habitants des immeubles contigus ont pu accéder à leur logements afin de récupérer des affaires et en sortir peu après chargés de sacs et de valises, certains avec leur téléviseur sous le bras. Des habitantes du numéro 69 se consolent entre elles: « au moins nous sommes vivantes ». Mais Sonia reste très en colère contre « les marchands de sommeil qui n’entretienn­ent pas les locaux ». « Cela fait dix ans que je suis là, je n’ai jamais vu personne inspecter mon appartemen­t », relate l’habitante tandis que sa voisine assure « n’avoir jamais vu personne en vingt-sept ans ».

« Des gens meurent pour rien »

« C’est l’enfer ici, ils savent que c’est de la merde et des gens meurent pour rien » ,dénonce à son tour Toufik Ben Rhouma, un habitant, estimant que les effondreme­nts sont « 100 % de la faute de la mairie ». Anissa Ali Souali, qui loue avec son mari et ses trois enfants, dont le dernier âgé d’à peine un mois, un studio 500 € par mois, est aussi très remontée. « C’est plein de cafards. Il y a des dégâts sur le plafond de l’eau qui coulait. Tout cela la mairie le savait. J’ai fait venir quelqu’un [de la mairie ndlr] il y a moins d’un an grâce à l’assistante sociale. Mais le propriétai­re a des connaissan­ces à la mairie, alors ils n’ont rien fait », accuse la jeune femme qui a trouvé refuge chez sa soeur.

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Les secours restent à pied d’oeuvre pour rechercher les quatre personnes toujours manquantes à l’appel. (Photo AFP)

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