Nice-Matin (Cannes)

JUSTICE Josette la terreur, belle-mère irascible, écope, à  ans, de neuf mois de prison

- JEAN STIERLÉ

Josette, une grand-mère de 72 ans, née à Alger, était prête à en découdre : «Quand on me cherche, on me trouve ! », déclare-t-elle les deux mains agrippées aux tendeurs d’aciers qui font office de barreaux dans le box des prévenus. Elle comparaiss­ait pour la première fois de sa vie, lundi dernier, devant le tribunal correction­nel de Grasse présidé par Pierre Kuentz. Cheveux blancs et petits yeux pétillants, sans casier judiciaire, la mamie se révèle être une belle-mère agressive et surtout très possessive. À tel point qu’elle empêche son propre fils de couler des jours heureux avec sa compagne qui est venue témoigner à la barre.

Menaces, injures et… morsure

Elle a fini par craquer. Prise à partie lors d’une visite, le 13 juillet dernier, chez son compagnon à Antibes, elle voit se dresser en face d’elle, dans la coursive, Josette la terreur, un couteau à la main. Se réfugiant dans l’appartemen­t, le couple sera quasiment séquestré pendant des heures, essuyant les insultes et les menaces de la mémé déchaînée. «Ce soir elle ne ressortira pas d’ici vivante ! », assure-elle. Il est vrai qu’avec de tels propos la réunion de famille risque de mal tourner. Josette a couvert de tags injurieux la porte de l’appartemen­t et a brisé des pots de fleurs sur le palier raconte un témoin, affligé par le comporteme­nt de sa turbulente voisine qui loge dans la même résidence que son fils. « Et cela fait seize ans que ça dure », avoue la belle-fille avec désespoir « Mais elle ne réussira pas à nous séparer », ajoute-t-elle, dépitée. À cause de cette tyrannie au quotidien et à la suite de cette scène de violence elle se résoudra à sortir du logement « quitte à prendre un coup de couteau ! » et à appeler la police. Ce qui conduira à placer la prévenue sous contrôle judiciaire. Une photo édifiante prise au moment des faits par la victime est montrée par le président à ses assesseurs où l’on voit Josette bras tendu, couteau en main. Finalement la bru désarmera la belle-mère qui se blessera à la main dans la bousculade. Mais on n’en restera pas là car la furie se représente­ra à nouveau, le 12 septembre au domicile du fiston, alors qu’on le lui a interdit dans les obligation­s requises. Placée en garde à vue elle se déchaîne à nouveau, hurle et insulte : «Lâchez-moi, cona..., policiers de mer… » Elle ira jusqu’à mordre au bras l’officier de police judiciaire qui s’était pourtant armé de patiente et d’indulgence envers cette aînée déchaînée. « Comment expliquez-vous cette attitude agressive envers vos proches et les fonctionna­ires de police?» ,lui demande le magistrat. Elle répond : «Elle m’insulte tout le temps », à destinatio­n de sa belle-fille. Pour le policier, selon elle : « Il s’est permis de me tutoyer. Je n’avais rien à faire en garde à vue, c’est plutôt à elle d’y être ! »

De la prison ferme

Aux parties civiles, Me Fabien Manoury et Me Valérie Février regrettent de la part de Josette cette haine récurrente envers ses proches « Le policier lui s’est retrouvé devant une femme hystérique, qui a tendance à manipuler son monde. » L’expertise psychiatri­que demandée ne révélera aucun trouble particulie­r. Pour le procureur de la République Yoan Hibon : « Cette dame veut faire sa propre loi et je rejoins la partie civile dans ses inquiétude­s. » Il requiert 9 mois de prison dont 6 avec sursis, sans mandat de dépôt indiquant que sa détention provisoire a sans doute pu lui permettre de réfléchir. Aux intérêts de sa cliente Me Romain Tafini reconnaît que Josette a fini par exprimer des regrets et a reconnu les faits. Le tribunal dans son délibéré condamnera Josette à 9 mois de prison dont 6 avec sursis et la maintien en détention. De plus elle devra indemniser sa victime, suivre des soins et ne devra plus paraître au domicile de son fils. Celuici absent à l’audience, envisage avec sa compagne de déménager pour s’éloigner enfin de cette mère trop possessive.

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