Nice-Matin (Cannes)

La plume d’Antoine Mus s’incarne sur scène demain

Les élèves du Conservato­ire de musique et d’art dramatique d’Antibes font vivre la correspond­ance du Poilu. Demain soir au théâtre Anthéa

- PHILIPPE DEPETRIS

C’est un spectacle original que proposent demain à 20 h 30 dans la salle Pierre Vaneck d’Anthéa, les jeunes comédiens et musiciens du conservato­ire d’Antibes Juan-les-Pins sous le titre « Antoine Mus : Lettres du front d’un poilu d’Antibes ». Rencontre avec Luc Girerd, professeur d’art dramatique qui a conçu cette soirée.

Qui était Antoine Mus ?

Né à Antibes le  décembre , il faisait partie de la classe . Il fut mobilisé dans l’artillerie en août , à l’âge de  ans. Durant tout le conflit, il n’a pas cessé de correspond­re avec sa femme Thérèse. Ce sont des extraits de ses lettres que nous proposons d’écouter, lors de ce concert-lecture documenté par cette correspond­ance déposée aux archives de la Ville par son petit-fils Jean-Paul Mus qui sera présent.

Comment est né ce projet ?

Je me suis plongé dans ces lettres en  pour une lecture que nous avions proposée à la Médiathèqu­e. Je l’ai remanié et repris à la demande d’Hassan El Jazouli et Gérald Lacoste, conseiller­s municipaux délégués respective­ment à la citoyennet­é et aux anciens combattant­s. Ce projet a d’ailleurs été labellisé par la mission officielle du centenaire qui distingue les réalisatio­ns les plus innovantes des territoire­s et figure dans le programme national édité à cette occasion. C’est une véritable reconnaiss­ance.

Qu’est ce qui vous a fait vous intéresser à cette correspond­ance ?

Sa simplicité, la justesse de cette expression dans laquelle ne transparaî­t aucun héroïsme flamboyant, aucune réflexion philosophi­que, aucune révolte. Elle raconte d’une écriture simple et parfois maladroite, le quotidien presque banal du maréchal des logis Antoine Mus, un fils d’Antibes plongé, comme des millions d’autres combattant­s anonymes, dans les entrailles de cette guerre atroce. Un quotidien qu’il subit mais ne comprend pas.

Qu’est-ce qui est touchant ?

C’est le récit déchirant de cette immersion dans l’ univers tragique de la guerre, d’un paysan de Juanles-Pins, qui loin de ses racines, de son épouse et de son fils Jacques, évolue entre désenchant­ement et désir de survivre mais qui est broyé par une mécanique qui le dépasse. Sans en avoir forcément conscience, Antoine Mus raconte ainsi ces longs mois de souffrance qui se termineron­t tragiqueme­nt par sa mort au front en . Le spectacle est complet.

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(Photo Ph. D.) Les élèves mettront en lumière la correspond­ance du Poilu, demain à Anthéa.

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