Elections US: Trump pose ses conditions aux démocrates
Le président américain Donald Trump a assuré, hier, au lendemain des élections de mi-mandat, qu’il était prêt à travailler avec les démocrates bientôt majoritaires à la Chambre des représentants, mais à condition qu’ils renoncent à leurs projets d’enquêtes sur sa présidence et ses finances. « C’était un grand jour, un jour incroyable », a déclaré Donald Trump lors d’une conférence de presse très décousue au cours de laquelle il s’en est pris avec agressivité à plusieurs journalistes. Les démocrates ont ravi une
*heure française. Source : médias. trentaine de sièges à la Chambre des représentants et devraient en obtenir 229 contre 206 pour les républicains, selon les dernières estimations du New York Times. Au Sénat, la majorité républicaine devrait passer de 51 à 53 sièges, sur 100.
« J’adorerais l’unité, la paix, l’amour »
Tour à tour cajoleur et menaçant vis-à-vis de ses adversaires politiques, M. Trump a clairement indiqué qu’il n’entendait pas renoncer à son style.
«J’adorerais l’unité, la paix, l’amour», a-t-il lancé, avant de juger qu’il ne pouvait changer de ton en raison de la « malhonnêteté » des médias. Quelques minutes plus tard, depuis le Capitole, Nancy Pelosi, qui devrait devenir la prochaine « speaker » de la Chambre, a poliment décliné l’idée de renoncer à ses projets. « Nous avons une responsabilité constitutionnelle de contrôle » , at-elle expliqué. « C’est l’équilibre des pouvoirs », a-t-elle insisté. Politiquement, le président calcule que négocier avec une Chambre démocrate lui facilitera la tâche par rapport à la situation des deux premières années de son mandat, où la majorité républicaine était constamment soumise aux menaces de défections internes, entre les ailes modérées et ultra-conservatrices. « Si les démocrates ont une idée pour baisser les impôts, j’y crois beaucoup, j’étudierais absolument l’idée », a-t-il proposé, mettant aussi en avant de possibles compromis sur les infrastructures ou la santé. Mais il a évoqué les menaces d’enquêtes parlementaires promises par les nouveaux maîtres de la Chambre, notamment pour obtenir ses feuilles d’impôts, et prévenu : «On ne peut
pas faire les deux simultanément (...). S’ils font cela, ils ne feront pas le reste... ». « Ils peuvent jouer à ce petit jeu, mais nous
sommes meilleurs », a menacé Donald Trump.
Le ministre de la Justice limogé
A partir de l’entrée en fonction du prochain Congrès, le 3 janvier, Donald Trump ne pourra plus faire adopter ses lois sans transiger avec les démocrates. Ceux-ci ont désormais un droit de veto sur le budget de la nation. Premier geste fort après ce résultat, il a limogé en soirée son ministre de la Justice, Jeff Sessions. Une décision qui pourrait entraîner des conséquences sur la très sensible enquête russe.